Lancés en août 2005 par Michèle Alliot-Marie, ces ‘Etablissements Publics d’Insertion de la Défense et de l’Education’ (ou programme « Défense seconde chance ») sont destinés à inculquer discipline et obéissance aux jeunes délinquants et/ou en échec scolaire (dans leur bouche, ça donne « en voie de marginalisation »). Les jeunes pensionnaires, âgés de 18 à 25 ans, obligés de porter l’uniforme, y sont enfermés cinq jours sur sept, avec un encadrement scolaire, mais surtout militaire. On leur apprend à embrasser le drapeau tricolore, à chanter l’hymne national, à respecter la hiérarchie et l’ordre en défilant en rang et au garde-à-vous, à respecter l’Etat et ses lois, etc… La mission éducative des profs de l’Education Nationale est centrée sur l’apprentissage des valeurs républicaines et citoyennes. En résumé, à devenir des citoyens modèles. Ils se font embaucher par des entreprises de sécurité et du BTP pour remplir des « missions » (le principe vieux comme ce monde de la réinsertion par le travail) et sont formés aux métiers de l’armée, même si ce n’est pas dit explicitement.
En février 2015, l’Etat a annoncé le renforcement de ce système d’éducation militaire avec la création de 600 places et 150 postes supplémentaires. Jusqu’à aujourd’hui, près de 28000 jeunes seraient passés par ces centres. Bien sûr, on ignore le nombre de jeunes ayant déserté ou renvoyés pour « mauvaise conduite ». A l’heure actuelle, il existe 18 centres un peu partout en France: à Marseille, Strasbourg, Alençon, Brétigny sur-Orge, Bordeaux, etc… En Franche-Comté, il y en a un à Belfort: créé en 2007 et rénové en 2012, il s’occupe de 90 jeunes à cette adresse: Établissement Capitaine Charles – Avenue de la Miotte – BP 40145 90 003 Belfort cedex – Tél: 03 84 90 13 40. Le directeur de ce centre s’appelle Jean Sauvonnet. On peut aller consulter toutes les coordonnées des centres EPIDE et le nom de leurs directeurs ici: http://www.epide.fr/a-propos-de-lepide/nos-centres/?no_cache=1.
Il serait difficile de ne pas s’apercevoir avec ces EPIDE une volonté de l’Etat de recruter directement ses futurs soldats dans un contexte de lois et mesures antiterroristes. Les Etats sont aussi dans l’optique de renforcer leurs dispositifs militaires aux frontières intérieures et extérieures pour repousser toujours plus loin les migrants qui fuient les guerres, les persécutions religieuses et ethniques, la misère, etc… La propagande de recrutement de l’armée qui foisonne partout actuellement est un signe clair que l’Etat nous adresse: derrière cette «lutte contre le terrorisme islamiste», c’est tous les indésirables défiant ses lois et ses intérêts qui sont ciblés. Nous n’avons pas à accepter le maintien de la population sous la terreur militaire et policière. A l’heure où l’armée quadrille les rues partout sur le territoire pour la sécurité des riches et de l’Etat, il est temps d’identifier et de saper ses édifices et son fonctionnement !
Contre l’ordre et ses valets, insurrection !