Ayant pour mission officielle d’embellir l’espace urbain, un des multiples projets de l’association ‘Juste Ici’, sert avant tout à attirer une population de bobos, de consommateurs d’art, de touristes dans des recoins de la ville où proprios, constructeurs et promoteurs immobiliers voient une occasion idéale pour spéculer et se faire du fric.
Ce n’est pas un hasard si ce projet est gavé de subventions par de multiples institutions : en cinq ans, la somme qui lui est versée est passée de 40.000 à 140.000 euros (dont 40.000 de la Mairie, le reste étant assumé par la DRAC, la Région, le département, la CAGB et l’Université), ce qui n’empêche pas leurs organisateurs de s’enrichir sur le dos de jeunes qu’ils recrutent en « service civique ».
Sa principale mission est de revaloriser certains quartiers, destinés à bénéficier directement aux commerçants, patrons de bars, bobos, promoteurs et aux rentiers de l’immobilier qui, grâce à la proximité du tramway, leur permet de flamber les prix des loyers, dans un environnement sécurisé par la rénovation urbaine et la vidéo-surveillance généralisée. Tout est pensé pour sécuriser les nouveaux arrivants.
Ces « artistes de rue », au service de la mairie et des riches, nous imposent la valeur bourgeoise que représente l’Art – fut-il « urbain » – humiliant encore un peu plus les « non-éduqués », les « marginaux » et ces « pauvres ignorant tout de l’art ». Ils ne sont rien d’autre que des artisans d’une domination supplémentaire sur les exploités et les opprimés, se substituant à la matraque du flic pour expulser les indésirables de ces nouveaux quartiers branchés.
D’ailleurs, ce n’est pas un hasard si la signification même de « bien urbain » vient de l’expression « vous êtes bien urbain », qui fait référence à une personne que l’on dit serviable, polie et civilisée. Ce n’est ni plus ni moins qu’une immersion artistique des bourgeois dans l’espace urbain qui contribue à cette ville de riches.
Les coups de pinceau viennent s’ajouter aux coups de matraque. Chargés de quadriller les rues commerçantes, gares et désormais les transports, les uniformes bleu-marine ou kaki sont partout afin de protéger ce petit monde de riches et ces temples de l’argent !
Nous ne pouvons accepter plus longtemps cette énième couche d’arrogance bourgeoise et capitaliste qui nous est déversée en pleine gueule !
Il est temps de se réveiller et de passer à la contre-attaque contre la mairie qui en profite, de pourrir ces artisans de la gentrification et tout ce qui va avec !
Faisons de cette ville un enfer pour les riches et leurs protecteurs !