Besak sous les uniformes !
En visite à Besançon vendredi 5 juin, le ‘premier flic de France’ Bernard Cazeneuve est venu annoncer le renforcement des effectifs de police. 12 agents de police nationale viendront prendre leurs postes pour ce mois de septembre. Une « unité départementale d’intervention » est également créée afin de mieux former les flics en cas d’émeutes. Cette décision ne sort pas de nulle part : après les révoltes urbaines aux « 408 » et à Planoise notamment (et celle nocturne la veille de sa visite, où à Planoise des véhicules ont été incendiés et l’électricité du quartier sabotée), le ministre de l’intérieur a tenu à rassurer les syndicats de flics qui se disent surpasser par des révoltes comprenant des « éléments de plus en plus jeunes ». De son côté, le maire socialiste Fousseret applaudit des deux mains et tient à préciser que lui aussi fait beaucoup pour la militarisation de la ville : pour preuve, la pérennisation des compagnies de CRS en provenance de plusieurs villes qui se relaient depuis avril dernier, la prolifération continue des caméras de surveillance à d’autres secteurs de la ville (en dehors de la boucle du centre) et les 26 policiers municipaux qui seront embauchés d’ici 2017 (fin de son mandat).
Les flics s’invitent à la faculté de lettres…..
Depuis mai 2015, il n’est pas rare de croiser des flics dans l’enceinte de la faculté de lettres – la plupart du temps en fin d’après-midi. Il ne s’agit pas de la police nationale mais de la Brigade Anti-Criminalité, plus difficile à repérer vu qu’ils sont en civils. Ces derniers ne viennent évidemment pas se documenter à la BU mais ils tentent de récupérer des infos auprès des différentes administrations au sujet de l’agitation étudiante. Il paraît même qu’ils ont placé des caméras à des endroits stratégiques de la fac. Quelques événements récents les ont apparemment perturbés, à savoir une mobilisation contre les violences policières en mai dernier dans le quartier de Planoise, alors que les CRS venaient de vivre quelques nuits agitées en recevant des cocktails molotov. D’ailleurs, les badauds du week-end pouvaient lire sur les murs du centre-ville quelques slogans anti-police (et pas que) tels que « Les comicos en feu, les keufs au milieu », « Nique les flics », « Feu à la ville-prison »… Une banderole a également été suspendue à une passerelle de Planoise disant « De Baltimore (USA) à Besak, guerre à la police et au monde qui en profite », des affiches en solidarité avec les émeutiers de Planoise et des « 408 » et une autre affirmant « chassons la police de nos vies! » étaient visibles un peu partout. On sait ce qui nous restent à faire pour ne pas se faire gangréner par les flics dans nos luttes !
La police municipale armée de tasers
Le maire socialiste a annoncé que les flics municipaux seront dotés de 25 tasers (un par binôme) et de 55 bâtons de défense (un par agent) à partir de fin juin pour un coût total de 100 000 euros. Cette décision a été acclamée par les politiciens de tous bords siègeant au conseil municipal : de la droite bien sûr, mais aussi de la gauche : tandis que « les verts » soulignent « la prise de responsabilité du maire » ; les communistes du PCF regrettent la fin de « la police de proximité » avec ce nouvel armement, thème politique cher à la gauche moisie.
Mais une chose est plus que jamais sûre : la proximité avec les bleus sera d’autant plus électrique !
Des Rroms expulsés à la suite de l’incendie de leur squat
Jeudi 28 mai dernier vers 16h, le feu a ravagé un espace squatté où tentaient de vivre plusieurs Rroms au bout de la rue Gambetta. Heureusement, aucun n’était sur les lieux au moment où l’incendie s’est produit. Il y a près de deux ans, plusieurs garages vides ont été réquisitionnés par des Rroms, fuyant les persécutions et pogroms dont ils étaient la cible en Roumanie. L’agence « Immobilière Comtoise », par la voix de son PDG Jean-Paul Faivre, s’est plaint dans les colonnes du torchon local ‘l’Est Républicain’ (en date du 24/11/2014) que d’indésirables miséreux occupaient une cour de garages pour y survivre. Ce bourgeois du terroir explique sans vergogne qu’il a fait démonter les portes de garage de la cour occupée dans le but de les faire partir d’eux-mêmes car ces garages se louent avec certains apparts que son agence met en location. Faut dire aussi qu’il a « déposé plusieurs plaintes, mais ça n’a rien donné… C’est ça qui est terrible, personne ne veut prendre de décision et moi je ne peux même pas demander leur expulsion par la voie classique puisque ce ne sont pas des logements que je loue. ».
Dans un quartier bourgeois où se trouvent un hôtel, un siège de banque, un promoteur immobilier de luxe (‘SMCI’) et des bureaux d’architectes [cf ‘Séditions n°1], la présence de ses indésirables fait forcément chuter le prix de l’immobilier et fuir les bourgeois.
Depuis l’intervention des pompiers, une grande palissade métallique verrouille l’entrée de cette cour, histoire que personne d’autre ne revienne s’y installer.
La routine de ce monde est constituée de telles histoires ignobles et révoltantes, que les gens ont pris l’habitude d’accepter sans broncher, par résignation, indifférence ou peur de représailles des chiens armés de cette société …
On ne saura certainement jamais rien sur les origines de cet incendie. Ce qui est sûr, c’est que cette vieille merde de Faivre, la société ‘Immobilière Comtoise’ (l’agence est située au 106/110/116 Grande Rue à Besançon) et le quotidien de l’Est Républicain, qui s’en est fait le porte-voix comme à son habitude, en sont en grande partie responsables. Et constituent de parfaites cibles pour se venger…
Plus que jamais, guerre sociale aux riches, au capital et à leurs défenseurs !