A l’assaut du vieux monde (Brèves n°3)

Vive la belle !

Fin avril 2015, un jeune en gardav’ s’évade d’un bureau du commissariat central alors qu’il était auditionné par une flic. Profitant d’une fenêtre ouverte, il a promptement sauté à travers pour s’échapper par le parc de la gare d’eau. Espérons que les nombreux flics qui se sont mis à ses trousses (à pieds, à vélos, en voitures) ne l’ont pas rattrapé….

Rendre les coups à l’occupation policière et agir en solidarité

L’omniprésence des flics (et les contrôles permanents des CRS dans les quartiers) suscite une rage qui parfois explose en pleine gueule des uniformes. A Planoise samedi 9 mai, alors qu’un habitant du quartier en avait marre de subir des contrôles à répétition en bas de chez lui, il est remonté à son appart’ pour tirer aux feux d’artifice sur les patrouilles de CRS. Plus tard dans la soirée, c’est aux cocktails molotov que ces mêmes flics ont été visés, malheureusement sans en toucher un seul. Le 22 mai, un parpaing a atterri en plein milieu d’un véhicule de police qui circulait boulevard Allende, fissurant le pare-brise.

Dans un autre quartier de la ville, aux « 408 » [cf Séditions n°2], l’arrestation et l’incarcération en préventive d’un minot qui avait giflé un keuf a provoqué plusieurs nuits d’incendies dans plusieurs quartiers, visant organismes divers de l’Etat ‘social’ ainsi que des véhicules de sociétés, du conseil départemental du Doubs, des écoles…

Durant le même mois de mai, les mêmes entreprises et institutions (Conseil Départemental du Doubs, ‘Hertz’ location…) entre autre, ainsi qu’une pelleteuse d’Eiffage ont été mises hors d’état de nuire par le sabotage de plusieurs de leurs véhicules… Tous ces humbles gestes ont été faits en solidarité avec les émeutiers de Besak et ceux étant entre les sales pattes de l’Etat et de sa justice !

L’assoc’ des artistes-bobos continue de morfler !

Du 6 au 21 juin se tenait le festival ‘Bien Urbain’ organisé par l’assoc’ ‘Juste Ici’ (qui durant toute l’année mène un travail dégueulasse en imposant l’art bourgeois dans les quartiers de la ville. Des animations et parcours urbains se sont tenus pour permettre au public, composé de bobos et de touristes, d’aller s’extasier devant des oeuvres d’artistes venus du monde entier, spécialistes en design, art branché, dont certains par exemple sont architectes de profession (ça ne s’invente pas!). Une de ces nombreuses installations (sonores) située au parc des glacis, a dû être retirée pour cause de destructions. En effet, au cours du week-end des 13 et 14 juin, cette merde n’a pas été du goût de quelques-uns qui ont détruit les hauts-parleurs par des jets de bouteilles de verre, volé l’ordinateur logé dans une tour verrouillé et détruit l’installation. C’est un juste retour des choses pour cette assoce et leur festival. Et un avertissement pour ses prochaines éditions.

Pas de répit pour les collabos de cette ville-musée !

Commerces étoilés…

Au petit matin du jeudi 25 juin, des vitrines de commerces de la rue des Granges, ainsi que les vitres d’un arrêt de bus de JC Decaux du centre-ville ont été détruites. Le vendeur de cadavres ‘Croppet’ et un magasin de fringues ont été visés. Depuis quelques mois, la mairie assène la population avec une campagne pro-consommation : « Les samedis piétons ». En interdisant le centre-ville aux voitures et montant des attractions pour les gosses, la mairie, les commerçants, les sociétés de transports GINKO et de publicité JC-Decaux travaillent main dans la main pour pousser les citoyens de Besançon et des alentours à dépenser leurs thunes et utiliser le tramway. Après tout, c’est bien à ça qu’il sert, comme en atteste les deux extrémités de la principale ligne. Entre les ‘Hauts de Chazal, où un quartier attractif a vu le jour avec des nouveaux commerces au pied de nouveaux apparts hors de prix, et la zone commerciale de Chalezeule à l’autre bout, il est évident qu’il s’agit pour les autorités de trimballer le bétail consommateur de magasins en magasins. Permettre aux employés qui triment toute la semaine au taff pour gagner quelques ronds de leur faire dépenser en fin de semaine, c’est certainement là où réside la notion de liberté du citoyen… En tout cas, ces quelques vitres pétées vont à l’encontre de la résignation quotidienne que tente de nous inculquer l’Etat.

Contre les yeux de l’Etat, encore et toujours !

Les caméras prolifèrent à grande vitesse telles des champignons. C’est le cas par exemple aux ‘408’, où deux nouvelles caméras installées fin juin recouvrent le champ des deux autres caméras existantes (régulièrement prises pour cibles) [cf ‘Séditions n°2]. Dimanche 28 juin, des jeunes ont la belle idée de les recouvrir de peinture à l’aide de paintball. Comme d’hab’, les flics déboulent à une dizaine dans le quartier. A leur arrivée, ils sont attaqués à coups de parpaings de chantier depuis les hauteurs des tours et un véhicule des flics de la brigade canine est défoncée. Le mercredi suivant, des employés d’une société de nettoyage interviennent protégés par des flics, ce qui n’empêche pas d’être la cible de jets de projectiles. Aucune interpellation n’a heureusement pu être faite.

« Plutôt que de vivre en esclave… 

1-8Jeudi 25 juin aux environs de 12h, de la fumée et des flammes s’échappent du bâtiment de l’Hôtel de Ville, annexe de la mairie principale abritant notamment une ancienne salle du conseil municipal, une salle de mariage et le service dédié au tourisme. Malgré l’intervention rapide de commerçants s’improvisant pompiers de l’existant, les flammes ont embrasé cette construction classée monument historique. Il y en a pour un à deux millions d’euros de dégâts et de réparations. Ce ravage des flammes n’a rien d’accidentel: un migrant du Cameroun, enfermé dans son pays d’origine pour avoir critiqué la régence du dictateur Paul Bya et las de subir ce monde, a fait irruption dans l’enceinte du bâtiment en prenant le temps d’évacuer le personnel présent avant d’y bouter le feu à l’aide d’une bouteille d’essence et d’une allumette. Quelques mois auparavant, il avait écrit sur un blog « Plutôt que de vivre en esclave chez vous, je préférerais vivre en épave chez moi. » La puissance de l’incendie a forcé les flics à évacuer les locaux commerciaux des alentours et toute la rédaction de l’Est Répugnant. Soucieux du rayonnement touristique de la ville, le maire est rentré directement d’un voyage en Russie pour y annoncer l’installation d’un cabanon en bois afin d’assurer l’accueil des touristes.

L’été s’annonce chaud …