A Calais, l’État et ses larbins mènent une guerre acharnée contre les migrants

melilla_0_0Les migrants de toutes origines affluent en masse pour passer en Angleterre, dans l’espoir d’une vie meilleure. Mais les États érigent toujours plus de barbelés et de barrières pour les empêcher de passer et les repousser toujours plus loin. Le pouvoir vient d’ouvrir un maxi-camp à conteneurs à Calais (avec un système de reconnaissance biométrique), qui lui permettra d’enfermer plus de 1500 migrants.

Les collaborateurs de ce nouveau camp sont nombreux à se partager les 18 millions de la part du gâteau : l’association « La Vie Active » (4, Rue Beffara – 62 000 Arras), gestionnaire du camp ; ‘Logistic Solution’ (Launay des Moulins / 35390 Grand-Fougeray), qui fournit les conteneurs ; ‘Groupe CW’ (Clôtures Michel Willoquaux) localisé au 7/21 Route Nationale – 59152, Tressin), qui clôture le camp ; ‘ATMG’ (Rue Roger Salengro / Route De Oignies Espace Tertiaire Bata / 62710 Courrières) ; ‘Biro Sécurité’ (251 Avenue Antoine de Saint-Exupéry, 62100 Calais), qui fournit le dispositif biométrique du camp, surveille le centre d’accueil de jour Jules-Ferry et de la zone « tampon » depuis mars 2015 (30 agents de sécurité et maîtres-chiens recrutés) ; SOGEA, filiale de ‘Vinci’, en charge du bétonnage de la zone.

D’ailleurs, certain-es ont mené une attaque contre ce chantier dans la nuit du samedi 16 janvier 2016. Deux machines de la société ‘SOGEA’ sont parties en fumée, tandis que des tags contre les frontières, « ceci est est une prison » et d’autres contre le gouvernement britannique ont orné certains conteneurs.

La construction de ce camp vise à regrouper les sans-papiers en un endroit fixe. Les migrants tentent chaque jour de s’affranchir des frontières par tous les moyens en prenant d’assaut les rocades et routes en direction du tunnel sous la Manche. Leurs tentatives sont régulièrement déjouées par les interventions musclées des flics. En réponse, les migrants bloquent les routes, affrontent les gardiens des frontières et perturbent les flux d’échanges commerciaux entre la France et l’Angleterre. D’autant plus que pour ce petit monde de bourgeois, auquel se rattachent bon nombre de citoyens, la présence d’immigrés pauvres dans les rues de Calais n’est pas un facteur vendeur et attrayant pour touristes, investisseurs et autres rentiers. Ainsi, ils s’indignent et descendent dans les rues de Calais, comme ce fut le cas le 24 janvier dernier, mêlant côte-à-côte syndicats de flics, industriels et syndicalistes CGT du port de Calais. Cette marche pour rétablir l’ordre et relancer l’économie s’est déroulée le lendemain d’une manif ‘No Border’ lors de laquelle des migrants et leurs soutiens se sont introduits sur un ferry à destination de l’Angleterre, le bloquant pendant plusieurs heures. Parallèlement à cela, les flics se font épauler dans leur sale besogne par des milices fascistes et racistes (comme tentent de le faire les collectifs « Calaisiens en colère » et « Sauvons Calais »), qui passent à tabac des migrants isolés et fournissent des renseignements précieux à la police dans leurs chasses à l’homme.

Fascistes, commerçants et citoyens se retrouvent de fait du même côté de la barricade, même si leurs intérêts et moyens d’action divergent. A nous d’amplifier nos actions et révoltes contre les innombrables responsables de cette guerre menée contre les migrants !

Sabotons les frontières !