Les riches et l’Etat nous veulent à genoux : soyons leur pire cauchemar

« Vigipirate », « état d’urgence », « zones de danger », « ZSP », « opération Sentinelle », etc… Ce sont autant d’appellations pour signifier à chacun que tout est sous contrôle et sous surveillance. En l’occurrence, il s’agit d’optimiser la sécurisation des lieux dits « sensibles » où se concentrent la marchandise, les flux monétaires et de communication, où les États décident du sort de nos vies, où le capital continue à exploiter le plus grand nombre en toute sérénité, en imprégnant les corps et les esprits de chacun.

D’ailleurs, la révolte en Tunisie mi-janvier, déclenchée par la colère des chômeurs et qui s’est répandue à travers le pays, nous l’a rappelé : l’armée a rapidement été mobilisée en nombre pour protéger les supermarchés et autres multinationales qui s’enrichissent par la sueur des exploités, afin d’enrayer tout acte de destruction et de pillage. Lorsque certains s’arrogent le permis de vivre – que ce soient en surmontant les frontières, en refusant de crever de faim aux portes des temples de la consommation, en voyageant gratuitement par principe ou par nécessité, en réduisant en miettes les structures et rouages du capital et de l’État -, les gouvernants inondent les rues des villes de leurs uniformes. Leur but : montrer à ceux qui refusent le sinistre scénario de misère et de mort auquel ils nous destinent que leurs chiens de garde s’abattront sur eux au moindre pas de travers.

L’état d’urgence est une mesure d’exception qui n’a jamais été appliquée aussi longtemps sur l’ensemble du territoire national. Il avait été mis en place lors des révoltes urbaines de novembre 2005 mais cependant limité à certaines zones bien définies dans lesquelles le tumulte avait causé des dégâts aux institutions étatiques et au capital. Il était aussi entré en vigueur sur le territoire colonisé algérien lors de la guerre d’indépendance. Toutes les mesures « exceptionnelles » qui en font partie sont désormais en voie d’être inscrites dans la Constitution, donnant carte blanche à la police, aux préfets et aux procureurs : perquisitions rendues possibles à tout moment du jour et de la nuit, assignations à résidence, rétentions de 4 heures ou « mini garde-à-vue » pour toute personne (même mineure) présentée comme « suspecte » même si elle a ses papiers, augmentations des contrôles et fouilles dans les transports et dans la rue, lois anti-fraude qui permettent de poursuivre pénalement tout resquilleur au bout de 3 contraventions (et non plus 10, comme c’était le cas auparavant).

Qu’il soit d’urgence ou non, l’État est la structure de l’hégémonie économique, sociale, politique. Il est par essence oppression. Ces mesures, avec la pérennisation de « l’exception » et la déchéance de nationalité, sont la démonstration de son potentiel fascisant.

Alors quand le pouvoir se dote de moyens supplémentaires pour nous mener la guerre, assurer la paix des riches et des puissants en envahissant nos vies de leurs chiens de garde et de caméras pour scruter en permanence nos moindres faits et gestes, ériger de gigantesques prisons pour enfermer les indésirables, la seule possibilité qui s’offre à nous est la rébellion. Il s’agit dès maintenant d’en finir une fois pour toute avec cette chimère réformiste qui cherche à pacifier les relations sociales basées sur l’autorité et l’oppression.

Chaque révolte contre les responsables de la misère et de l’exploitation fait partie d’une volonté de se libérer des chaînes que la société tente de nous imposer. Il est primordial d’œuvrer dans ce sens qui, pour nous, a pour seul aboutissement la révolution sociale !

Assez de vivre à genoux !

Abattons l’État, ce monde capitaliste et leurs gardiens !

Leur « sécurité dans les transports » : l’autre nom de la guerre aux pauvres

Sur la nouvelle ligne TGV Lyon-Strasbourg (et notamment entre Besançon Franche-Comté TGV et Montbéliard-Belfort), les innombrables forces de l’ordre (police ferroviaire, police aux frontières, gendarmerie, militaires…) travaillent d’arrache-pied. En 2015, les chiens de l’État et de la SNCF ont mené 310 opérations de contrôles lors desquelles 40.000 voyageurs ont été inspectés, avec un total de 80 interpellations, dont la plupart pour le simple délit de voyager librement et gratuitement, ou de ne pas être pourvu de ce fichu laisser-passer.

Sur la ligne Paris-Venise, la chasse aux sans-papiers est encore plus intense. La collaboration des services de police français et suisses est quotidienne, en particulier entre Pontarlier et Vallorbe (Suisse). La PAF repousse chaque jour des migrants vers le pays d’où ils partent. Dans ce cas-là, c’est l’expulsion vers l’Italie, car la plupart d’entre eux tente de traverser le territoire pour se rendre en Angleterre, en passant par Paris et Calais. En 2015, les gardiens des frontières se sont vantés d’avoir refoulé plus de 6000 migrants vers l’Italie.

A Calais, l’État et ses larbins mènent une guerre acharnée contre les migrants

melilla_0_0Les migrants de toutes origines affluent en masse pour passer en Angleterre, dans l’espoir d’une vie meilleure. Mais les États érigent toujours plus de barbelés et de barrières pour les empêcher de passer et les repousser toujours plus loin. Le pouvoir vient d’ouvrir un maxi-camp à conteneurs à Calais (avec un système de reconnaissance biométrique), qui lui permettra d’enfermer plus de 1500 migrants.

Les collaborateurs de ce nouveau camp sont nombreux à se partager les 18 millions de la part du gâteau : l’association « La Vie Active » (4, Rue Beffara – 62 000 Arras), gestionnaire du camp ; ‘Logistic Solution’ (Launay des Moulins / 35390 Grand-Fougeray), qui fournit les conteneurs ; ‘Groupe CW’ (Clôtures Michel Willoquaux) localisé au 7/21 Route Nationale – 59152, Tressin), qui clôture le camp ; ‘ATMG’ (Rue Roger Salengro / Route De Oignies Espace Tertiaire Bata / 62710 Courrières) ; ‘Biro Sécurité’ (251 Avenue Antoine de Saint-Exupéry, 62100 Calais), qui fournit le dispositif biométrique du camp, surveille le centre d’accueil de jour Jules-Ferry et de la zone « tampon » depuis mars 2015 (30 agents de sécurité et maîtres-chiens recrutés) ; SOGEA, filiale de ‘Vinci’, en charge du bétonnage de la zone.

D’ailleurs, certain-es ont mené une attaque contre ce chantier dans la nuit du samedi 16 janvier 2016. Deux machines de la société ‘SOGEA’ sont parties en fumée, tandis que des tags contre les frontières, « ceci est est une prison » et d’autres contre le gouvernement britannique ont orné certains conteneurs.

La construction de ce camp vise à regrouper les sans-papiers en un endroit fixe. Les migrants tentent chaque jour de s’affranchir des frontières par tous les moyens en prenant d’assaut les rocades et routes en direction du tunnel sous la Manche. Leurs tentatives sont régulièrement déjouées par les interventions musclées des flics. En réponse, les migrants bloquent les routes, affrontent les gardiens des frontières et perturbent les flux d’échanges commerciaux entre la France et l’Angleterre. D’autant plus que pour ce petit monde de bourgeois, auquel se rattachent bon nombre de citoyens, la présence d’immigrés pauvres dans les rues de Calais n’est pas un facteur vendeur et attrayant pour touristes, investisseurs et autres rentiers. Ainsi, ils s’indignent et descendent dans les rues de Calais, comme ce fut le cas le 24 janvier dernier, mêlant côte-à-côte syndicats de flics, industriels et syndicalistes CGT du port de Calais. Cette marche pour rétablir l’ordre et relancer l’économie s’est déroulée le lendemain d’une manif ‘No Border’ lors de laquelle des migrants et leurs soutiens se sont introduits sur un ferry à destination de l’Angleterre, le bloquant pendant plusieurs heures. Parallèlement à cela, les flics se font épauler dans leur sale besogne par des milices fascistes et racistes (comme tentent de le faire les collectifs « Calaisiens en colère » et « Sauvons Calais »), qui passent à tabac des migrants isolés et fournissent des renseignements précieux à la police dans leurs chasses à l’homme.

Fascistes, commerçants et citoyens se retrouvent de fait du même côté de la barricade, même si leurs intérêts et moyens d’action divergent. A nous d’amplifier nos actions et révoltes contre les innombrables responsables de cette guerre menée contre les migrants !

Sabotons les frontières !

La mairie nous fait chantier… Semons le désordre !

Début janvier 2016 ont débuté les travaux pour la mise en place de la nouvelle ligne n°3 de transports en commun de ‘Besançon Mobilités’ (filiale de la société TRANSDEV), qui reliera la gare TGV Viotte au technopôle micro-technique et scientifique ‘Temis’, en passant par le campus universitaire de « La Bouloie ». Si son nom « Transports Communs en Site Propre » peut donner un côté attrayant au plus grand nombre avec son appellation écolo et son argument fallacieux de réduction d’émission de CO2, il s’agit pourtant d’huiler et d’améliorer les flux de bétail à patrons et à chercheurs, en construisant de nouvelles infrastructures de voiries pour les véhicules sur plus de 4 km, dont deux spécialement pour les bus. Seront également desservis stades, gymnases et autres infrastructures sportives. Ce projet est censé réduire le temps de parcours de 4 à 7 minutes par rapport au trajet actuel en heure de pointe. L’objectif premier est d’optimiser le temps de trajet entre ces deux secteurs économiquement utiles pour le capitalisme et l’État. Pour ces vautours en cravate, « le temps c’est de l’argent ». Le CO2 passe bien sûr au second plan. Cet énième chantier n’est ni plus ni moins que la suite logique de la mise en place du tramway à la rentrée 2014. Pour la mairie et plus globalement l’État, il s’agit de généraliser les transports présentés comme « doux » (et donc plus rapides, plus « silencieux » et plus écologiques). Ces « arguments » sont autant de prétextes pour embourgeoiser les quartiers desservis par ces nouveaux moyens de transport. Certes, le paysage urbain de la ville a déjà été profondément modifié par l’arrivée du tramway [cf ‘Séditions’ n°1]. Mais il est clair que la domination ne compte pas s’arrêter là…
Initiés par la Ville de Besançon et le Grand Besançon, les travaux dureront jusqu’en mars 2017.

Petit état des lieux des projets urbanistes en cours :

Aux abords de cet énième chantier, La caserne ‘Vauban’ est vouée à devenir un éco-quartier : également desservi par cette nouvelle ligne, ce village dans la ville, qui gardera son urbanisme de caserne, regroupera logements de luxe et sociaux, bureaux d’entreprises, ateliers d’artistes au service de la mairie, banques et commerces… Le but recherché est de mêler riches et pauvres au sein d’un quartier équipé de nombreux espaces sur-fliqués, de marginaliser les plus défavorisés entre eux, de briser les solidarités qu’ils nouent et de pacifier davantage les rapports sociaux. (Cf : exemple du quartier des « 408 » dans l’encart ci-contre)

Au-dessus de la gare, divers grands projets urbanistes, économiques et commerciaux verront le jour ces prochaines années : comme celui de la « Zone des Portes de Vesoul », dans laquelle s’étendront d’ouest en est autour de la rue de Vesoul bureaux d’entreprises, concessionnaires automobiles et nouveaux logements. Ce tout récent projet est la suite logique de la rénovation de la gare « Viotte », qui a été transformée à la suite des travaux du tramway. Dans les environs de la gare, un ensemble de nouveaux immeubles de logements et de bureaux d’entreprises est d’ores et déjà annoncé ; La zone de la gare est vendue comme « pôle multi-modal », argument rentable pour les rapaces de l’immobilier et du bâtiment, car elle rassemble tous les moyens de transports existants (trains TER et TGV, cars, bus, tramway et « vélocité »). Ce chantier, qui n’a pas encore commencé, permettra de chasser définitivement les pauvres par la flambée des prix des loyers et la construction de nouveaux ensembles d’habitats haut-standing. Rénovation urbaine et reconfiguration du parc des Glacis – par la destruction du souterrain, installation de caméras, spots d’éclairage et agencements des arbres de façon à rendre l’espace entièrement surveillé – avaient certes déjà fait une grosse partie du travail.

Il est nécessaire de rappeler que la volonté du pouvoir de nous imposer son tramway ne s’est pas déroulée sans embûches : durant les nombreux mois de chantier, un bon nombre de véhicules de diverses filiales (ETF, Eurovia) de l’entreprise de BTP ‘VINCI’ (constructeur chevronné de prisons, de centres de rétention et de tout un tas d’infrastructures utiles au capitalisme, comme le projet d’aéroport à Notre-Dame des Landes) ont été mis hors-service : tractopelles, engins et cabanes de chantier, camionnettes et utilitaires ont eu leurs vitres pétées, leurs pneus crevés, leurs réservoirs pourris avec du sucre ou autres substances, ou sont tout simplement partis en fumée.

Le seul monde que l’Etat et les riches nous dessinent est celui d’une prison à ciel ouvert, avec son panel d’uniformes et de caméras. Fort heureusement, il y a toujours des petits fouineurs et des mains habiles pour mettre au grand jour les personnes et entreprises qui sont derrière ces divers projets et saper leurs besognes. Voici donc une petite liste des sociétés qui œuvrent pour cette ville de riches et de contrôle, dont véhicules, agences et infrastructures sont à la portée de tous, en tout lieu et à tout moment et nécessitent très peu de moyens matériels mais pas mal d’imagination pour tout acte de sabotage :

  • SOBECA : travaille sur la rénovation du réseau d’électricité au centre-ville, afin d’y installer de la fibre optique, et donc accélérer les transmissions de données et de communications… Bref, les travaux menés au centre-ville serviront à améliorer et à augmenter le nombre de nouvelles caméras de surveillance.
  • CEGELEC : filiale de Vinci, chargée entre autre d’entretenir le réseau des caméras de surveillance de la ville.
  • De Giorgi : constructeur d’îlots de logements de luxe et « sociaux » (en partie pour le compte de GBH ; il a des chantiers aux ‘Chaprais’, aux ‘Tilleroyes’, à ‘Temis’ (où il érige un immeuble de 117 logements en collaboration avec ‘SMCI’), à ‘Planoise’.
  • SMCI : l’éditeur immobilier SMCI / ‘Pierre et Vie’ [cf Séditions n°1] est à l’origine de plusieurs constructions de logements pour bourgeois et de locaux commerciaux aux quatre coins de la ville (mais aussi dans la zone transfrontalière dans le Haut-Doubs, à Dijon et à Lyon). Il vient d’acquérir à mi-janvier les bâtiments de l’ancien Conservatoire de musique national de région, situé place de la révolution à Besançon, pour la modique somme d’1,8 millions d’euros. Cet énorme bâtiment de 1946 m2 sera reconverti en bureaux, appartements pour riches et un commerce du même acabit (brasserie ou restaurant) d’ici mi-2018. Pour rappel, le promoteur possède de grands bureaux au 12, rue Gambetta et une agence de locations/ventes immobilières au 25, rue Proudhon. On peut parler aussi de l’agence immobilière ‘Trilogie’, qui gère en partie la location/vente des appartements des ‘Passages Pasteur’ ; ‘SEGER‘ (2, rue Larmet à Besançon), spécialiste dans la gestion et la promotion de logements pour riches. Outre Besançon, elle embourgeoise les quartiers de Dijon, de Bagnolet (93), du Pré-Saint-Gervais (93)…

******

GBH expulse les habitant-es et pacifie les quartiers

‘Grand Besançon Habitat’, responsable du logement dit « social » à Besançon, a ordonné courant 2014 l’expulsion de familles et de personnes dans le besoin des appartements laissés vides de nombreuses années dans les tours d’immeuble de la ‘Grette’ (comme quoi, le « social » a des limites). De plus, d’ici 2020, 137 familles et locataires seront dégagés de deux immeubles – des n°13 et 29 de l’avenue Brûlard – qui seront détruits. Il faut dire que les solidarités mises en pratique dans le quartier sont trop gênantes pour les autorités (sabotage de caméras, entrave aux arrestations et au travail des flics de manière général). L’objectif affiché est de reconstruire des logements plus prestigieux et de mener une politique de mixité sociale. C’est plus simple pour pacifier et mater les révoltes lorsque les pauvres sont dispersés. A terme, ce quartier, localisé à proximité du centre-ville et desservi par le tram, est voué à être absorbé par la boucle ; GBH impose des rénovations de ses immeubles à des prix exorbitants et expulse les pauvres qui y habitent, tout en reconstruisant des immeubles avec des logements de type « pavillons individuels » au loyer encore plus haut. Rappelons que les bureaux de la société sont situés à Planoise, à quelques mètres du parc Cassin.

A l’assaut du vieux monde (Brèves n°6 / Février 2016)

Ça sent le cramé du côté de la SNCF…

Dans la nuit du 9 au 10 février à Danjoutin (près de Belfort), un véhicule appartenant à la société ferroviaire a été incendié. Dix jours auparavant et au même endroit, une voiture de l’entreprise partait aussi en fumée. C’est bien mérité pour ce collabo qui, sans cesse, perfectionne sa chasse aux pauvres et aux indésirables en se dotant toujours plus de moyens humains et technologiques pour lutter contre la fraude, les migrants, etc…

Feu à la taule… et à l’exploitation !

Mardi 26 janvier en début de soirée, un incendie s’est déclenché dans un atelier de la prison. Parti d’une poubelle, le feu n’a pas pu faire son travail en raison de l’intervention immédiate des pompiers.

Pour un monde sans bagnoles !

Entre le 16 et le 17 janvier 2016 dans le quartier des ‘Chaprais’ et des ‘Torcols’, plusieurs voitures ont été incendiées. L’origine est clairement intentionnelle et les bleus cherchent toujours…
Dans les toutes premières heures du 26 janvier 2016 à divers endroits du quartier de ‘Planoise’, au moins 16 voitures ont été réduites à l’état d’épave. Les incendies ont été déclenchés dans les rues ‘Gauthier’, ‘Picasso’, ‘Léonard de Vinci’ et ‘Durer’. Une vingtaine de pompiers ont été nécessaires pour venir à bout des flammes.

Crève la taule et solidarité avec les enfermés !

Un petit groupe de personnes s’est rendu devant la prison de la Butte dans la nuit du réveillon pour tenter de briser brièvement l’isolement que les prisonniers subissent chaque jour. Des feux d’artifice et des slogans contre la taule sont venus égayer cette soirée et montrer qu’on n’oublie pas ceux enfermés entre quatre murs… A bas toutes les prisons et cette société qui en a besoin !

Notre urgence : s’en prendre au pouvoir et à la machine à expulser !

Dans la nuit du 23 au 24 décembre 2015, la permanence du PS s’est faite souiller à l’aide d’une substance noire et visqueuse. Un communiqué sur internet revendique l’action.
Entre militarisation de nos vies, lois racistes, rafles et expulsions de sans-papiers… les raisons d’attaquer ne manquent pas ! La Croix-Rouge, un collabo de la machine à expulser que l’on ne présente plus (gère les centres de rétention, trie les sans-papiers, collabore aux rafles aux côtés des keufs…), a également eu une mauvaise surprise le lendemain matin en découvrant la serrure de son local engluée. Qui expulse et gouverne en prend plein la gueule !

Saccage du centre d’affaires de « La City »…

Dans la nuit du lundi 14 au mardi 15 décembre 2015, des personnes vénères se sont introduites dans les locaux du centre d’affaires de « La City », en déjouant les services de sécurité. Une fois à l’intérieur, elles se sont mises à saccager plusieurs bureaux des services abrités, dont ceux d’un notaire et du comité régional du tourisme. Mais c’est surtout contre les bureaux du ‘Grand Besançon’ – dont le maire de la ville est également président – que les enragés s’en sont donnés à cœur joie : écrans d’ordinateurs et photocopieuses défoncés, armoires retournées, tags d’insultes inscrits sur les murs, poubelles et liquides renversés un peu partout. Le ‘Grand Besançon’ est notamment responsable des hausses de tarif des transports chaque année. Il œuvre aussi aux expulsions de roms, des gens du voyage et de manière générale à l’administration de nos vies.

Gegen diese militalisierte Welt, treten wir aus der Herde !

neinmilitarisierung

Am 7. und 8. Oktober hatte die Gemeinde (von Besançon) geplant den Weg für das Militär zu ebnen, damit es sein Potential zur Schau stellen und die Öffentlichkeit verführen kann. Die Armee, diese Schule der Unterwerfung, Autorität und Verbrechen wurzelt in jedem Aspekt unseres täglichen Lebens: Fernseh- und Radiowerbespots, die Ankündigung von, im städtischen Raum, allgegenwärtigen Kampagnen, Rekrutierungsbanner an vielen Gebäuden, Propaganda-Artikeln in der Presse, regional genauso wie national, bis zur Präsenz auf Papiertaschen und Tüten für Baguettes.

Um die Werbung zu gewährleisten, widmete die Zeitung der Gemeinde ( „Besançon Votre Ville“ von Oktober 2015) ein spezielles Dossier, in welchem an die historische Implantation der Armee in Besançon erinnert wurde (in Gebäuden nahe der Stadt, tausende Häuser und Arbeitnehmer, etc. …), während sein kolossales Budget, seine zukünftigen zusätzlichen Arbeitskräfte, seine materiellen und menschlichen Mittel um die Bevölkerung zu terrorisieren, unterdrücken und massakrieren, geschildert wurde. Das war genug um sich dieser ganzen Scheiße, die sich vor dem Rathaus abspielte, entgegen zusetzten.

In der Woche vom 3. bis 9. Oktober gab es eine Agitation gegen die Armee und Alles, was sie aufrecht erhält. Plakate wurden plakatiert, Flugblätter wurden verteilt. Am Abend ihrer großen Party wurden Tags, im Viertel „Battant“ und an mehreren anderen Stellen in der Stadt, gesprüht: „ Die Armee, sie stinkt, sie verschmutzt und macht dumm“, „Nieder mit dem Militär“, „Weder Nation noch Grenzen – Nieder mit dem Staat und seinen Uniformen“, „Die Armee liebt dich bis zum Tod“, „Lieber Vandale als Korporal“, „Lieber Faulenzer als Feldwebel“, „Fick die Bosse“, „ Sind wir wild, keine Wachen“… Die Kaserne „Ruty“, angesiedelt in der Rue Bersot, wurde mit roter Farbe beschmutzt, genauso wie das Schild am Eingang des Rekrutierungszentrums (CIRFA) neben an. Die Autoritäten haben sicher nicht gezögert alles zu beseitigen und zu entfernen. Am Mittwoch den 8. Oktober unterbrachen mehrere Interventionen – von Studenten hauptsächlich – den glatten Ablauf dieses militärischen Events: durch Parolen gegen die Armee; durch das Sprechen von Parolen über ein Megafon um an Rémi Fraisse zu erinnern (Gegner des Damms in Testet, der dort fast vor einem Jahr in Kämpfen mit der Militär-Polizei getötet wurde), oder durch das Aufhängen von zwei Transparenten („Es lebe der Horror, verpflichtet euch“ & „Nieder mit der Armee“) an den Toren des „Arsenal“- Gebäudes von der Fakultät der Sprachen, welches nahe ihres Events steht. Am Ende der Demonstration gegen das allgemeine Enger-Ziehen des Gürtels, welches durch den Staat und die Bosse durchgesetzt wird, (während es Sektoren gibt in denen der Staat die Löhne drastisch senkt, erhalten die Sicherheitskräfte dagegen kolossale Mittel, zuerst und am meisten die Polizei und die Armee) versuchte eine kleine Gruppe erneut das Event zu stören, aber scheiterte aufgrund mehrerer Reihen von Bullen, welche die Soldaten von beiden äußeren Enden des Vorplatzes vor dem Rathaus beschützten. Die Menschen, die dort vorbei kamen, haben gut gesehen, dass es notwendig ist eine große Feierlichkeit der Armee dicht zu schützen, damit sie ohne zu viel Behinderung ablaufen kann…

Außerdem wurden am Mittwoch Nachmittag des 7. Oktobers Pamphlete dort, wo diese PR Operation der Armee stattfand, verteilt. Die Anti-Militaristen, die die Flugblätter verteilten, bekamen außerdem Druck von Seiten der Cops, welche sie für eine Viertelstunde festhielten – die Zeit einer Identitätskontrolle. Auf Befehl der polizeilichen Hierarchie, wurden die Flugblätter konfisziert.

Jedes Jahr, organisiert der Staat militärische Paraden und Zeremonien, um ihren vergangenen blutigen Kriegen zu gedenken, während das Ganze die laufenden unterstützt und die Gegebenheiten für die zukünftigen vorbereitet. Diese häufigen Zeremonien, die dem Staat dabei dienen seine Kraft und das Gift der nationalen Einheit zu bekräftigen, sind ebenso eine sich uns bietende Gelegenheit, unsere Ablehnung ihrer Kriege zu demonstrieren, die im Äußeren für die ökonomischen Interessen des Staates und im Inneren der Grenzen gegen die Immigration oder für den Erhalt des sozialen Friedens geführt werden…

Auf der Seite der Schweiz hat es vorkurzem einige Schläge gegeben, die gegen die militärische Infrastruktur ausgetragen wurden. Mehrere Fahrzeuge der Grenzpatrouille wurden anlässlich einer Demonstration gegen die Armee am 18. September 2015 in Basel attackiert. Diese wurde gegen eine militärische Übung organisiert, die über mehrere Tage in der Stadt stattfand und bezweckte die militärischen Kräfte zu drillen, die Kontrolle und die Überwachung der Grenzen zu verbessern, aber auch jeden Versuch der Revolte und des Aufstands gegen den Staat und das Kapital abzuwehren. Einige Tage später waren es neun Fahrzeuge der Armee, die in der logistischen Militärbasis von Hinwil in der Umgebung von Zürich, niedergebrannt wurden. Der Feuerwehr ist es unglücklicherweise gelungen 14 Fahrzeuge den Flammen dieser großartigen Sabotage zu entziehen.

Anderes Beispiel, diesmal in Belgien: Ein im Inneren des Militärcamps von Amay geparktes Fahrzeug brannte ab. Das Fahrzeug, das einem Soldaten gehörte, wurde komplett zerstört. Da es nahe dem Gebäude geparkt war, verursachte das Feuer einige Schäden am Chassis des Gebäudes. Auch in Frankreich bewiesen mehrere direkte Aktionen, dass die Armee nicht unantastbar ist: in Valence (Drôme) wurden am 8. Juli 2015 Soldaten auf „Vigipirate“ Patrouille (A.d.Ü.: Begriff für franz. Sicherheitsmaßname gegen den Terrorismus, vigilance = Wachsamkeit, pirate = Pirat) im Viertel „Fontbarlettes“ mit Steinwürfen angegriffen. Ihr Fahrzeug verlor eine Scheibe und unmittelbar danach wurde die Bullenstation Ziel eines Brandstiftungsversuchs; zwischen dem 20. und 21. Juni 2015 wurden in Toulouse dem Rekrutierungszentrum der Armee (CIRFA), gelegen in der rue d‘Aubuisson, genau in der Innenstadt, sämtliche Scheiben eingeschlagen; in der Nacht vom 26. auf den 27. Oktober 2014 in Saint-Denis (93), selbes Schicksal für das in der rue Gabriel Péri, welches das wichtigste bezüglich der Rekruten in der ile-de-france ist. Das Kommunique zur Aktion sagt: „ Alle Mächtigen sind Mörder. Wir werden ihre Kriege nicht führen, wir lassen sie nicht in Frieden. Sozialer Krieg für die Freiheit (unterschrieben: die kampflustigen Deserteure).“ In der Nacht des 19. Oktobers in München (Deutschland), wurde ein ziviles Fahrzeug der Bundeswehr angezündet und verursachte 30.000 Euro Schaden. Ende Oktober wurde das Rekrutierungszentrum der Armee in Rennes, rue de la Mabilai, als Antwort auf den Mord der Bullen an dem Gegner des Damms von Testet, Rémi Fraisse, vor genau einem Jahr, attackiert: den auf dem Parkplatz abgestellten Fahrzeugen wurden die Reifen zerstochen und die Schlösser verklebt. Als Schlussfolgerung: Wenn „die Armee ihre Hand ausstreckt“, bleibt sie dennoch für jede Hand in Reichweite!

[Übersetzung: Avalanche in der Ausgabe 6]

Against this militarized world, step out of the herd !

tagsantiarmeeThe 7th and 8th October, the municipality [of Besançon] had planned to make way for the military so it can show off its potency and seduce the public. The army, this school of submission, authority and crime takes root in every aspect of our everyday life: television and radio commercials, advertising campaigns ubiquitous in the urban space, recruitment banners on many buildings, propaganda articles in the press, regional as well as national, up to being present on paper bags for baguettes.

To ensure the promotion, the newspaper of the municipality (the ‘Besançon Votre Ville’ of October 2015) devoted a special dossier, in which the historical implantation of the army in Besançon is evoked (in buildings around the city, thousands of homes and employees, etc….), while detailing its colossal budget, its additional workforce to come, its material and human means to terrorize, oppress and massacre populations. That was enough to directly oppose all this shit that took place in front of the town hall.

During the week of 3 to 9 October, there was agitation against the army and all it bears. Posters were pasted, leaflets were distributed. The eve of their big party tags were sprayed in the ‘Battant’ district and at several places in the city: “The army, it stinks, it pollutes and it makes stupid”, “Down with the military”, “Neither nations nor borders – Down with the state and its uniform”, “The army loves you to death”, “Rather vandal than corporal”, “Rather indolent than sergeant”, “Fuck leaders,” “Let’s be wild, not guards”… The ‘Ruty’ barracks located in Bersot Street were also stained with red paint, just like the signboard at the entrance of the recruitment centre (CIRFA) located next door. The authorities were of course quick to erase everything and take everything away. On Thursday, 8th October, several interventions – mostly from students – have disrupted the smooth running of this militaristic event: with slogans against the army, by speaking through a megaphone in memory of Rémi Fraisse (opposing the dam in Testet, killed there almost a year ago in clashes with the military police), or by the suspension of two banners (“Long live the horror, apply now” & “Down with the army”) to the gates of the ‘Arsenal’ building of the faculty of languages, located close to their event. At the end of the demonstration organized against the austerity imposed by the State and the bosses (while there are areas where the state drastically bleeds budgets, the security forces instead receive huge means, the police and the army first and foremost), a small group again tried to disrupt it but came across several rows of cops who protected the soldiers on both ends of the square in front of the town hall. People passing by have seen what was to be a great celebration of the army required tight protection for it to take place without too much hassle…

Moreover, pamphlets were distributed where this PR operation of the army took place in the afternoon of Wednesday, 7 October. The anti-militarists who were disseminating leaflets also suffered a small pressure from the cops who held them a quarter of an hour, the time for an identity check. By order of the cops hierarchy, the leaflets were confiscated.

nonmilitarisaEach year, the states hold military parades and ceremonies to commemorate their past bloody wars while endorsing those in progress and paving the way for those to come. These regular ceremonies, serving the state to reaffirm its strength and the poison of national unity, are all opportunities open to us to demonstrate our refusal of their wars, whether conducted on the outside for the economic interests of States, against immigration or to maintain social peace within the borders…

On the side of Switzerland, there has recently been some blows to military infrastructure. Several border patrol vehicles were attacked during a demonstration against the army on 18 September 2015 in Basel. It was organized against a military exercise that was held in the city for several days, to train military forces to improve the control and surveillance of borders, but also to ward off any attempt to revolt and uprising against the state and capital. A few days later near Zurich, 9 army vehicles were burned on a military logistical base in Hinwil. Unfortunately fire-fighters managed to extract 14 vehicles from the flames of this magnificent sabotage. Another example, in Belgium this time: a car parked inside the military camp of Amay was burned. The vehicle, which belonged to a soldier, was completely destroyed. Since it was parked near buildings, the fire caused some damage to the framework of a building. In France too, many direct actions show that the army is not untouchable. In Valence (Drôme) 8 July 2015, soldiers on ‘Vigipirate’ patrol in the district of “Fontbarlettes” were attacked with stones. Their vehicle loses a window and in the aftermath the police station was the target of an attempted arson. Between 20 and 21 June 2015 in Toulouse, an army recruitment centre (CIRFA), located in the city centre, has all its windows destroyed. On the night of 26 to 27 October 2014 in Saint-Denis (93), the same fate for centre in the Gabriel Peri Street, the largest of the Ile-de-France region in terms of recruitments. The statement claiming the action said: “All powers are assassins. We will not make their wars, we will not leave them in peace. Social war for freedom (signed: belligerent deserters)”. On the night of 19 October in Munich (Germany), a civilian vehicle of the Bundeswehr is on fire, causing 30,000 euros of damage. In late October in Rennes, the recruitment centre of the army, located at Mabilais Street, is attacked in response to the killing by the military police of an opponent to the dam of Testet, Rémi Fraisse, one year ago: vehicles parked in the parking lot get their tires punctured and locks glued. In conclusion: if the “army is reaching out”, it is all the same within reach of everyone !

[Translated in ‘Avalanche n°6‘]

Bis zu seinem Tot, der Staat bleibt unser Feind!

abasletatTag für Tag perfektioniert der Staat seine Mittel zur Kontrolle und Überwachung der Bevölkerung (wachsende Anzahl Kameras, Inbetriebnahme von neuen biometrischen und mit Chip versehenen Papieren, Drohnen, DNA-Erfassung…). Die technologischen Mittel, die der Staat auf uns alle anwendet, sind eine Illustration seiner Angst von Revolten, die das friedsame Leben der Dominierenden erschüttern könnte. Zu allen Zeiten in der Geschichte hat die Herrschaft mit dem Schreckgespenst des inneren Feindes gedroht – das sie benutzt, um den Bürgern Angst zu machen und ihre Unterstützung zu gewinnen – mit dem Ziel, seine eigene Sicherheit auszubauen, anders gesagt der Schutz der sozialen Ordnung. Heute ist es der „bärtige Islamist“ (auch als Einzelner), der ihr als Schreckensbild dient, um niederträchtige Gesetze in Windeseile zu erlassen. Man kann daher seit anfang Januar und dem Attentat auf „Charlie Hebdo“ (das bereits in der 2. Ausgabe von „Séditions“ angeführt wurde) von antiterroristischen Gesetzen sprechen. Am 18. September zahlte ein Betrüger, der sich auf einem Zug auf der Toilette einsperrte, um nach Paris zu gelangen, den Preis für den Staatsterrorismus: Hunderte Bullen mit einem Helikopter griffen ein, um den Bahnhof von Rotterdam zu evakuieren. Der Zugverkehr wurde ebenfalls blockiert. Das verübte Verbrechen: Der Wille gratis zu reisen, ohne durch den Schalter zu gehen! Anders gesagt ist dies ein perfektes Abbild dieses Krieges gegen die Armen. Mitte Oktober weitete der Staat – im rechtlichen Rahmen – die Befugnisse der Bullen und den Milizen des Transports (SNCF, RATP) aus: Gepäckkontrollen, „Sicherheitsabtastungen“, Durchsuchungen werden für sie leider möglich. Bis anhin konnten Polizisten und Gendarmen Gepäck von Passagieren nur im Falle eines erwiesenen „Delikts“ durchsuchen und auch dies nur mit der Einwilligung der Passagiere. Und wenn du dich den Befehlen der Ordnungshüter nicht beugst, wird dir der Zugang zum Zug verwehrt. Die Zusammenarbeit der verschiedenen Repressionsorganen wird ausgebaut, wie dies die Übungen bezeugen, bei der Sicherheitsagenten der SNCF bei den Soldaten lernten, wie Widerspenstige besser gebändigt werden können. Bald wird der Staat die Nutzung von Drohnen ausbauen, um die Überwachung sogenannt „sensibler“ Infrastruktur zu vergrössern (die Gendarmerie wird die erste sein, der dies zur Verfügung gestellt wird). Die SNCF plant bereits dessen Nutzung in der Nacht ein, um gegen die Sabotagen auf den tausenden Kilometern der Bahnstrecken anzukämpfen, die derart neuralgische Punkte für das reibungslose Funktionieren des Warenverkehrs, sowohl menschlich wie materiell, darstellen.

All die unzähligen Mittel zur Überwachung sind eng mit dem Krieg verbunden, den der Staat gegen die Migranten führt.

Am letzten 12. September ruften internationalistische Aktivisten zu einer Versammlung zum Empfang von Flüchtlingen in Besançon auf (ausgerechnet unter dem Slogan „Flüchtlinge willkommen“). Zuerst ist es wichtig sich zu erinnern, dass derjenige, der als „Flüchtling“ anerkannt ist, von einem Kriegsland kommt, das der („Aufnahme-“) Staat als solches anerkennt. Er ist es, der entscheidet, ob dieser oder jener Migrant den Status („des politisches Asyls“ oder „des Flüchtlings“) verdient hat oder eben nicht. Und diese Mission der Sortierung wird, unter anderen, den karitativen Organisationen (Emmaüs, Rotes Kreuz, etc…) überlassen. Diese Status, die von vorne bis hinten vom Staat konstruiert sind, versuchen zwischen den Migranten bei ihrer Suche nach diesem verdammten Stück Papier, Spaltungen hervorzurufen. Der Erhalt dieses Passierscheins („laissez-passer“) kann nicht als ein Ziel an sich verstanden werden. Als Anarchisten sind wir für das Ende mit allen Staaten und ihren Papieren, ihren fiktiven und realen Schranken, die die Dominierenden zwischen den Menschen auf der ganzen Welt errichten.

Die Angst des Staates liegt im Übrigen im unkontrollierbarem Aspekt der Immigration: Die Mission der Registrierung von Migranten durch die uniformierten Militärs und Humanitären, ihre europäische Koordination durch die Agentur FRONTEX sind da, um dem zu begnegen.

no-border-besak082015So ist es auch keine Überraschung, dass dieser Aufruf zur Versammlung leicht von der lokalen Macht rekuperiert werden konnte (in ihrer Zeitung nimmt der Bürgermeister der PS (Parti Socialiste) diese Mobilisierung mit einer Prise Chauvinismus auf sein Konto). Was gibt es letztendlich normaleres, als die „Aktivisten“, die sich auf das gleiche Spielfeld wie die Macht begeben. Der Staat und die Bürgermeisterämter gehen noch weiter, indem sie verkünden, eine limitierte Anzahl Migranten, Opfer des vom IS auferlegten Terrors, aufzunehmen. Der Staat ruft die Bürger zur Wohltätigkeit auf und verwandelt sie so in karitative Freiwilligenarbeiter. Der Migrant wird als Opfer und abhängiges Wesen betrachtet, den es in die Gesellschaft zu integrieren und produktiv zu machen gilt. Diese Quoten sind offensichtlich nichts anderes als selektive Immigration: Sie stellen sich den Plänen der Staaten bei, denn es handelt sich um die Suche nach Arbeitskräften im technischen Sektor wie der Informatik (in Deutschland hat die Regierung bereits angekündigt, syrische Migranten für ihre grossen Kompetenzen und Kenntnisse in diesem Bereich zu regularisieren). Dennoch hat die Abschiebemaschine des Staates noch nie so gut funktioniert: Razzien in Zusammenarbeit zwischen Kontrolleuren und Sicherheitsbeamten der SNCF, Grenzpolizei, etc… ; Sans-Papiers, die mit Gewalt in die Charterflüge von Air France gepresst werden; Abschiebeverfahren gegen Familien und ihre Kinder (eingeschult oder nicht, wen kümmerts!) sind hierbei alltägliche Vorführungen. Die Bullen und Funktionäre bekämpfen diejenigen, die sich auf irgendeine Art über den Staat und seine Gesetzen hinwegsetzen; die, wie viele andere – immer mehr, mit oder ohne Papiere – keine andere Wahl haben als die Illegalität, um zu überleben…

Die Sans-Papiers durch das Sammeln von Kleidern, Nahrung und kleinen Geldbeiträgen während den Konzertabenden zu unterstützen, ist gewiss lobenswert, doch was ist unsere Haltung gegenüber den Institutionen, die an ihrer Sortierung, ihren Abschiebungen, ihrer Einsperrung mitwirken? Lässt man sie weiter im Frieden oder nimmt man das Problem in die Hände und greift sie an? Hier tuen sich die unerschütterlichen Gräben zwischen jenen auf, die die Fundamente dieser Welt in einer revolutionären Perspektive durchbrechen wollen und denen, die das Existierende erträglicher machen wollen und es somit erhalten. Die Selbstorganisation unter den Beherrschten (Unterkunft, Nahrung, das alltägliche Durchschlagen betreffend) ist sicherlich mehr als notwendig, doch macht sie nur Sinn, wenn sie gleichzeitig von offensiven Praktiken gegen die Strukturen der Macht, die unterdrücken, einsperren, abschieben und mit allen aufräumt, die als schädlich oder überflüssig für den Vormarsch des Kapitalismus und die Stabilität des Staats betrachtet werden, begleitet ist.

Um auf diese Versammlung zurückzukommen, einige Anarchisten waren dennoch anwesend, um einen Flyer mit dem Titel „Weder Staat noch Wohltätigkeit – aktive Solidarität mit allen Sans-Papiers“ zu verteilen, um einen anderen Klang als derjenige der Organisationen der extremen Linken, die ihre politischen Programme verteilten, beizusteuern.

Der verteilte Flyer auf französisch und englisch

[Traduit par Aus dem Herzen der Festung]

Contre ce monde militarisé, sortons du troupeau !

Les 7 et 8 octobre derniers, la mairie avait prévu de laisser place à l’armée afin qu’elle puisse exhiber sa puissance et draguer le public. L’armée, cette école de la soumission, de l’autorité et du crime, s’incruste dans chaque aspect de notre vie quotidienne: spots de pub télévisés et radiophoniques, campagnes d’affichage publicitaire omniprésentes dans l’espace urbain, banderoles de recrutement sur ses nombreux bâtiments, articles de propagande dans la presse, régionale comme nationale, jusqu’à être présente sur les sachets en papier des baguettes de pain.

Afin d’en assurer la promotion, le journal de la mairie (le ‘Besançon Votre Ville’ d’octobre 2015) a consacré un dossier spécial, dans lequel est évoquée l’implantation historique de l’armée à Besançon (des bâtiments dans les quatre coins de la ville, des milliers de foyers et de salariés, etc…), tout en détaillant son budget colossal, ses effectifs supplémentaires à venir, ses moyens matériels et humains pour terroriser, opprimer et massacrer les populations. Cela suffisait pour s’opposer directement à toute cette merde qui prenait place devant la mairie.

tagsantiarmeeDans la semaine du 3 au 9 octobre, il y a eu de l’agitation contre l’armée et tout ce qu’elle maintient. Des affiches ont été collées, des tracts ont été distribués. La veille de leur grande fête, des tags ont été inscrits dans le quartier ‘Battant’ et à plusieurs endroits de la ville : « l’armée, ça pue, ça pollue et ça rend con », « à bas l’armée », « Ni nations ni frontières – A bas l’Etat et ses uniformes », « L’armée vous aime à mort », « plutôt vandale que caporal », « plutôt fainéant que sergent », « nique les chefs », « Soyons sauvages, pas vigiles »… La caserne ‘Ruty’ située rue Bersot a également été souillée de peinture rouge, tout comme le panneau à l’entrée du centre de recrutement (CIRFA) situé juste à côté. Les autorités n’ont bien sûr pas tardé à tout effacer et à tout enlever. Le jeudi 8 octobre, plusieurs irruptions – d’étudiants pour la plupart – ont perturbé le bon déroulement de cet événement militariste : par des slogans contre l’armée ; par des prises de parole au mégaphone en mémoire de Rémi Fraisse (opposant au barrage du Testet, tué il y a presque un an dans le Tarn lors d’affrontements avec les gendarmes) ; ou encore par la suspension de deux banderoles (« Vivez l’horreur, engagez-vous » & « A bas l’armée ») aux grilles du bâtiment ‘Arsenal’ de la fac de lettres, situé à deux pas de leur événement. A la fin de la manif organisée contre le serrage de ceinture général imposé par l’Etat et les patrons (tandis qu’il existe des secteurs pour lesquels l’Etat saigne drastiquement les budgets, les forces de l’ordre bénéficient au contraire de moyens faramineux, la police et l’armée en tête), un petit groupe a de nouveau tenté de le perturber, mais il est tombé sur plusieurs rangées de flics qui protégeaient les militaires aux deux extrémités du parvis de la mairie. Les personnes qui passaient par là ont bien vu que ce qui devait être une grande fête des armées a nécessité une protection rapprochée pour qu’elle puisse se dérouler sans trop d’encombres…

Par ailleurs, un tractage à l’endroit où se tenait cette opération de com’ de l’armée a eu lieu dans l’après-midi du mercredi 7 octobre 2015. Les anti-militaristes qui diffusaient des tracts ont aussi subi un petit coup de pression de la part des flics, qui les ont retenus un petit quart d’heure, le temps d’un contrôle d’identité. Sur ordre de la hiérarchie policière, les tracts leur ont été confisqués. Voici son contenu :

Refusons la militarisation de nos vies !

Les 7 et 8 octobre prochains, l’armée fera une démonstration de force dans Besançon sous le nom « les armées dans la cité ». Défilés militaires, chants et fanfares militaristes, exhibition de leurs engins de mort, stands de recrutement…, la totale !

Le but de l’opération est de redorer l’image de cette institution – historiquement omniprésente à Besançon – afin d’endoctriner dans ses rangs de nouveaux jeunes (la plupart sans emploi), en plus de s’assurer du soutien continu de la population à l’armée. Celle-ci sème torture, bombardements et meurtres à l’encontre des civils pour maintenir les intérêts capitalistes nationaux par-delà les frontières. Ces atrocités sont inhérentes à son fonctionnement : les cas de viols d’enfants et de femmes en Centre-Afrique commis par ces soldats sont hélas récurrents lors de leurs interventions. La récente affaire timidement médiatisée et présentée comme un fait isolé ne constitue en rien une exception, mais s’inscrit parmi les multiples formes de la terreur des démocraties néo-colonialistes. La guerre d’Algérie, les exactions au Rwanda et la présence militaire française en Afrique Noire (Niger, Tchad, etc..) ont servi et servent encore au pillage de nombreuses ressources (pétrole, uranium, gaz, caoutchouc…). A la suite des attentats de janvier 2015 à Paris, l’Etat a instauré « l’opération Sentinelle » – la version renforcée du plan ‘Vigipirate’ en application continue depuis 1995 – qui a mobilisé 10.000 militaires. Actuellement, 7000 d’entre eux sont toujours mobilisés, patrouillant essentiellement devant les lieux de culte, dans les gares mais aussi dans les centres commerciaux, ainsi que devant les sièges d’institutions économiques et politiques. 2500 postes sont prévus juste pour la période 2015/2016 et un budget de 3 milliards d’euros est versé à la ‘Défense’ pour les trois ans à venir (soit un milliard par an).

Dans un contexte actuel où des gens fuient par milliers la misère, les persécutions politiques/religieuses et les guerres, l’Etat a besoin d’agrandir sa réserve pour protéger ses frontières face à l’afflux de migrants et ainsi contrôler ses portes d’entrée depuis les pays de transit. Au niveau européen, l’agence ‘Frontex’ coordonne les Etats-membres, les finance massivement et les renforce sur les plans technologiques, logistiques et humains dans le but de repousser les migrants vers la mort.
Cette démonstration militaire entend célébrer et justifier la militarisation des villes pour le « bien » de la population face à la « menace terroriste islamiste ». Depuis les attentats de janvier dernier à Paris, celle-ci est un spectre bien utile pour maintenir la ferveur et l’unité patriotique parmi les dominés et exploités contre un ennemi « commun » alors que l’Etat et les riches nous saignent toujours autant.

A Besançon, l’armée c’est 5000 emplois et 1800 foyers, de multiples bâtiments présents partout dans la ville. Cet arsenal militaire s’additionne à l’ensemble des forces de police municipale et nationale, qui ont vu dernièrement leurs effectifs respectifs augmenter (38 policiers supplémentaires prévus : 12 de la police nationale depuis la rentrée de septembre avec un formation d’intervention anti-émeute et 26 de la police municipale qui seront progressivement créés jusqu’en 2017). Ces différentes démonstrations du maintien de l’ordre traduisent les craintes du pouvoir quant à d’éventuelles révoltes populaires.

Contre l’armée ! Opposons-nous à cette parade d’assassins en uniforme pendant ces deux jours ! Ces installations et bâtiments ne sont pas hors de portée pour qui veut exprimer sa rage contre cette société militarisée !

__________________________________________________________

Chaque année, les Etats organisent parades et cérémonies militaires pour commémorer leurs guerres sanguinaires passées tout en cautionnant celles en cours et en préparant le terrain pour celles à venir. Ces cérémonies fréquentes, qui servent à l’Etat à réaffirmer sa force et le poison de l’unité nationale, sont autant d’occasions qui s’offrent à nous pour manifester notre refus de leurs guerres, qu’elles soient menées à l’extérieur pour les intérêts économiques des Etats, contre l’immigration ou pour maintenir la paix sociale à l’intérieur des frontières…

Du côté de la Suisse, il y a eu récemment quelques coups portés aux infrastructures militaires. Plusieurs véhicules de patrouille aux frontières ont été attaqués lors d’une manifestation contre l’armée le 18 septembre 2015 à Bâle. Celle-ci a été organisée contre un exercice militaire qui se tenait dans la ville pendant plusieurs jours, visant à entraîner les forces militaires, à améliorer le contrôle et la surveillance des frontières, mais également à parer à toute tentative de révolte et de soulèvement contre l’Etat et le capital. Quelques jours plus tard dans les environs de Zürich, ce sont 9 véhicules de l’armée qui ont été incendiés sur la base logistique militaire d’Hinwil. Les pompiers ont malheureusement réussi à extraire des flammes 14 véhicules de ce magnifique sabotage. Autre exemple, en Belgique cette fois-ci : un véhicule garé à l’intérieur du camp militaire d’Amay a été incendié. Le véhicule, qui appartenait à un militaire, a été entièrement détruit. Etant donné qu’il était garé près des édifices, le feu a occasionné quelques dégâts aux châssis d’un bâtiment. En France aussi, plusieurs actions directes montrent que l’armée n’est pas intouchable : à Valence (Drôme) le 8 juillet 2015, des militaires en patrouille ‘Vigipirate’ dans le quartier de « Fontbarlettes » sont attaqués à coups de pierres. Leur véhicule perd une vitre et dans la foulée le commissariat de police est la cible d’une tentative d’incendie; entre le 20 et 21 juin 2015 à Toulouse, le centre de recrutement de l’armée (CIRFA), situé en plein centre-ville rue d’Aubuisson, s’est fait défoncer toutes ses vitres ; dans la nuit du 26 au 27 octobre 2014 à Saint-Denis (93), même sort pour celui de la rue Gabriel Péri, le plus important d’Ile-de-France en terme de recrues. Le communiqué revendiquant l’action dit : « Tous les pouvoirs sont assassins. Nous ne ferons pas leurs guerres, nous ne les laisserons pas en paix. Guerre sociale pour la liberté (signé : des déserteurs belliqueux). » Dans la nuit du 19 octobre à Münich (Allemagne), un véhicule civil de la Bundeswehr est incendié, causant 30.000 euros de dégâts. Fin octobre à Rennes, le centre de recrutement de l’armée, situé au 2 rue de la mabilais, est attaqué en réponse à l’assassinat par les gendarmes de l’opposant au barrage du Testet, Rémi Fraisse, il y a tout juste un an : les véhicules garés sur le parking se font crever les pneus et leurs serrures engluer. En guise de conclusion : si « l’armée te tend la main », elle reste pourtant à portée de main de chacun !

Jusqu’à sa mort, l’Etat restera notre ennemi !

Jour après jour, l’Etat perfectionne ses moyens de contrôle et de surveillance sur la population (accroissement du nombre de caméras, mises en circulation de nouveaux papiers à puce et biométriques, drones, fichage ADN…). Les moyens technologiques que l’Etat applique sur chacun d’entre nous sont l’illustration de sa crainte des révoltes qui peuvent secouer la vie paisible des dominants. A chaque période de l’histoire, le pouvoir a toujours brandi le spectre d’un ennemi intérieur – qu’il utilise pour faire peur aux citoyens et susciter leur aval – dans l’optique de renforcer sa propre sécurité, autrement dit la protection de l’ordre social. A ce jour, c’est le « barbu islamiste » (même isolé) qui lui sert d’épouvantail pour passer en rafale des lois scélérates. On peut ainsi parler des lois antiterroristes depuis janvier 2015 et l’attentat à « Charlie Hebdo » (qui ont déjà été énumérées dans le « Séditions n°2 »). Le 18 septembre dernier, un fraudeur qui s’était enfermé dans les toilettes d’un train ‘Thalys’ pour se rendre à Paris a fait les frais du terrorisme d’Etat : des centaines de flics avec un hélico sont intervenus pour évacuer la gare de Rotterdam. Le trafic ferroviaire a même été bloqué. Le crime commis : vouloir voyager librement, sans passer par la case guichet ! Autrement dit, c’est une parfaite illustration de cette guerre aux pauvres. Mi-octobre, l’Etat a étendu – dans le cadre légal – les pouvoirs des flics et des milices des transports (SNCF, RATP) : contrôles des bagages, « palpations de sécurité », fouilles au corps leur seront désormais possibles. Jusqu’à maintenant, policiers et gendarmes ne pouvaient fouiller les bagages de passagers qu’en cas de « délit » avéré et les inspecter qu’avec leur consentement. Et si tu ne te plies pas aux ordres des gardiens de l’ordre, l’accès au train t’est refusé. La collaboration entre les différents services de répression se renforce, comme en atteste les entraînements des agents de sécurité de la SNCF auprès des militaires pour mieux mater les récalcitrants. Bientôt, l’Etat développera l’utilisation de drones pour accroître la surveillance des infrastructures dites ‘sensibles’ (la gendarmerie sera la première à en être pourvue). La SNCF a déjà prévu d’en utiliser de nuit pour lutter contre le sabotage sur les milliers de kilomètres de lignes ferroviaires, qui sont autant de points névralgiques pour le bon fonctionnement de la circulation fluide des marchandises, humaines comme matérielles.

Tous ces innombrables moyens de surveillance sont étroitement liés à la guerre que l’Etat mène contre les migrants.

Welcome-e1438277139959Le 12 septembre dernier à Besançon, des militants internationalistes ont appelé à un rassemblement pour l’accueil des réfugiés (plus précisément sous le slogan « Bienvenue aux réfugiés »). D’abord, il est important de rappeler que celui qui est reconnu comme « réfugié » est celui qui vient d’un pays en guerre que l’Etat (« d’accueil ») a reconnu comme tel. C’est lui qui décide si oui ou non tel ou tel migrant mérite le statut (« d’asile politique », « de réfugié »). Et c’est aux organismes caritatifs (Emmaüs, la Croix-Rouge , etc…) que cette mission de triage est, entre autre, confiée. Ces statuts, construits de toutes pièces par l’Etat, tentent de semer des divisions entre migrants dans leur quête de ce fichu bout de papier. L’obtention de ce « laissez-passer » ne peut pas être considéré comme un objectif en soi. En tant qu’anarchistes, nous sommes pour en finir avec les Etats et leurs papiers, leurs barrières fictives et réelles que les dominants dressent entre les êtres humains à travers le monde.

Par ailleurs, la crainte de l’Etat se trouve dans l’aspect incontrôlable de l’immigration : les missions de fichage des migrants par les uniformes militaires et humanitaires, leurs coordinations au niveau européen à travers l’agence FRONTEX sont là pour y remédier.

C’est donc sans surprise que cet appel a été facilement récupéré par le pouvoir local (dans son journal, le maire PS de Besançon reprend cette mobilisation pour les « réfugiés » à son compte en y mettant une touche de chauvinisme). Quoi de plus normal, après tout, lorsque les « militants » se placent sur le même terrain que celui du pouvoir. L’Etat et les mairies vont encore plus loin, en déclarant accueillir un nombre limité de migrants victimes de la terreur imposée par Daesh. L’Etat fait appel à la charité des citoyens, les transformant en bénévoles caritatifs. Le migrant est considéré comme une victime et un être dépendant, qu’il s’agit d’intégrer à la société et à rendre productif. Bien évidemment, ces quotas ne sont rien d’autre que de l’immigration choisie : ils rentrent dans les plans de l’Etat lorsqu’il s’agit de trouver de la main d’oeuvre dans des secteurs techniques tels que l’informatique (En Allemagne, le gouvernement a d’ores et déjà annoncé régulariser des migrants syriens pour leurs grandes compétences et connaissances en ce domaine). Pourtant, la machine à expulser de l’Etat n’a jamais aussi bien fonctionné : les rafles qui se font en collaboration entre contrôleurs et agents de sûreté de la SNCF, police aux frontières, etc… ; les sans-papiers renvoyés par la force dans les charters d’Air France ; les procédures d’expulsions contre des familles et de leurs enfants (scolarisés ou non, on s’en fiche!) en sont des démonstrations quotidiennes. Ses flics et fonctionnaires continueront à s’acharner contre ceux qui d’une manière ou d’une autre, défient l’Etat et ses lois ; qui, comme tant d’autres – toujours plus nombreux, avec ou sans papiers – n’ont d’autre choix que l’illégalité pour survivre…

Soutenir les sans-papiers par la récolte de vêtements, de nourriture et de thunes lors de soirées concert est certes louable, mais qu’en est-il de notre attitude face aux institutions qui participent à leur tri, à leurs expulsions, à leur enfermement ? On continue à les laisser en paix ou on prend le problème à bras le corps en les attaquant ? C’est là que se posent les limites inébranlables entre ceux qui veulent briser les fondements de ce monde dans une perspective révolutionnaire et ceux qui cherchent à rendre l’existant plus supportable et donc à le préserver. L’auto-organisation entre dominés (concernant le logement, la bouffe, la débrouille au quotidien) est bien sûr plus que nécessaire, mais elle n’a de sens que si elle s’accompagne en même temps de pratiques offensives contre les structures du pouvoir qui oppriment, enferment, expulsent et éliminent tous ceux considérés comme nuisibles ou superflus à la marche en avant du capitalisme et à la stabilité de l’Etat.

Pour revenir à ce rassemblement, quelques anarchistes ont cependant été présents pour distribuer un tract intitulé « Ni Etat ni charité – Solidarité active avec tous les sans-papiers », histoire de donner un autre son de cloche que celui des organisations d’extrême-gauche qui distribuaient leurs programmes politiques.

On peut le lire à cette adresse : https://lechatnoiremeutier.noblogs.org/post/2015/09/17/ni-etat-ni-charite-solidarite-active-avec-tous-les-sans-papiers (In english here)