A l’assaut du vieux monde (Brèves n°5 / Novembre 2015)

Début 09.2015 – La banque ‘Crédit Agricole’ de l’avenue ‘Cuisenier’ a fait les frais de la rage d’un (ou de plusieurs) individu(s) : pendant plus de deux semaines, la vitre de la porte d’entrée est restée étoilée. Ce geste simple ne nécessite rien d’autre que de la détermination et de la rage contre ce monde de fric. La ville regorge de tout un tas d’agences et de bureaux en verre de ce monde d’argent qui se trouvent à chaque coin de rue, qu’un coup de pied bien placé suffit à faire plier. Soyons incontrôlables !

expropriation19.09.2015 – Un individu vole un produit aux ‘Galeries Lafayette’ situées Grande Rue. Malheureusement, il est repéré et rattrapé par un vigile. Mais le voleur ne se laisse pas faire et assène plusieurs coups de couteau à l’agent de sécurité, qui est envoyé à l’hosto. Un autre gardien de la marchandise se rue sur lui et le maîtrise en attendant les flics. Le voleur se mange 6 mois de sursis en comparution immédiate. Un bel avertissement à ceux qui protègent le capital !

26 & 27.09.2015 – Vers 21h, un compteur électrique EDF est incendié au niveau de la rue de Chalezeule aux Clairs-Soleils, afin de plonger le quartier dans le noir et par la même occasion mettre hors-service les caméras de surveillance. La veille déjà, un acte similaire avait perturbé les spots de la ville-prison. Un peu plus tard, des containers à poubelle sont incendiés dans les quartiers de Saint-Claude et de Palente.
Dimanche matin à Planoise, deux voitures sont incendiées. Une troisième est endommagée par les flammes sur un côté. Que de belles soirées illuminées comme celles-ci se multiplient !!

07.10.2015 – Alors que des prisonniers étaient de sortie encadrés par des surveillants de l’Administration Pénitentiaire à l’occasion d’une balade à vélo du côté d’Avanne, un détenu de 52 ans a réussi l’échappée, semant les matons qui n’ont pas réussi à le reprendre. Chopé par les douanes pour avoir été en possession de cannabis, il avait déclaré lors de son jugement en juillet dernier qu’il habitait l’Espagne et qu’il était menacé d’être expulsé de son logement pour cause d’impayé. Son désir de ne pas rester étouffer entre quatre murs pendant un an a été plus fort que la surveillance des matons et de la pression pénitentiaire et judiciaire . Courage à l’évadé qui court toujours !

12.10.2015 – Vers 8h, la permanence politique d’un républicain (François Sauvadet), inaugurée deux jours avant en vue des prochaines élections (régionales), a été attaquée. Sous les coups de marteau, la porte vitrée a été entièrement brisée et la vitre principale du local a été étoilée. C’est ni plus ni moins un coup porté à ces pourritures qui sont en liste pour nous gouverner. On en profite pour cracher à la gueule de cette balance d’employé municipal qui bossait à proximité et qui a mis en fuite l’assaillant, appelé les flics et leur a fourni des renseignements. Malgré son active collaboration avec les flics pour leur enquête, l’assaillant n’a, à ce jour, pas été rattrapé.

Ce même lundi vers 19h, un tramway a été caillassé à la station ‘Epoisses’ à Planoise. Une vitre a été étoilée.

Trois semaines auparavant, des rames du tram avaient aussi fait les frais d’enragés du secteur. Et début octobre dans le quartier de Clairs-Soleils, plusieurs bus de ‘Besançon Mobilités’ avaient été la cible d’une vague de caillassages. Faut dire que depuis peu, les flics montent régulièrement dans le tram (notamment dans les quartiers populaires, où la fraude bat des records), épaulent les contrôleurs dans leur sale boulot et emmerdent les personnes qui ne veulent et/ou ne peuvent pas payer pour se déplacer dans une ville toujours plus surveillée, notamment depuis la mise en circulation du tramway et de la rénovation urbaine qu’elle a engendrée. D’ailleurs, ce sale travail de flicage n’est pas le fait uniquement des contrôleurs et des flics, car il est largement connu du plus grand nombre que les premiers emmerdeurs dans les bus sont les chauffeurs (comme dans la majorité des grandes villes de province, le chauffeur fait aussi le job de contrôleur). Un joli retour de caillou sur le nouveau joujou du maire et ces convois du bétail humain !

14.10.2015 – Vers 21h15, les flics de la SNCF entreprennent de dégager des SDF qui squattent le hall de la gare Viotte. Si la plupart obéissent aux injonctions des flics, un des SDF de la bande ne l’entend pas de cette oreille et les insulte copieusement. Il lance même à un flic: «J’espère que vous avez des guns parce que moi je vais revenir avec un Colt et je vais vous fumer». Prenant la fuite, il est malheureusement repris par les bleus et directement incarcéré en préventive jusqu’au 27 novembre prochain, date de son procès.

16 & 17.10.2015 – Le festival ‘Alternatiba’, qui promeut un capitalisme responsable et écolo, n’a pas été du goût de tout le monde. Avant même le premier jour de cette fête de bobos alternatifs, plusieurs pancartes – conçues en bois bien sûr! – indiquant les différents lieux d’expression de la démocratie citoyenne verte ont été brisées et, pour certaines, jetées à la flotte de la fontaine place du 8 septembre. Au petit matin du 18 octobre, des slogans hostiles à sa présence ont été inscrits à la peinture à proximité de la place Marulaz, aménagée pour l’occasion en « village alternatif ». Les passants ont pu lire « Alternatiba casse-toi » et « Alternatiba, c’est le recyclage du capitalisme ».

antialter2

JCDecaux – scum of the earth

arton1083The industrial group JCDecaux is known above all for having enriched itself from advertising from the middle of the 1950s onwards and then by extending its scope of activities in several aspects of the workings of capitalist and state domination.

In exchange for installing bus shelters for municipalities for “free”, JCDecaux has carte blanche to invest, in the towns or on the outskirts, in bright inserts and screens – big and small – in which spread thousands of cubic meters of posters and advertising spots. Its work in lobotomising people’s brains is recognized as a “public utility” by the state.

Almost all the main cities of France (Paris, Marseille, Toulouse, Lyon, Strasbourg, Dijon, Nantes …) as well as Besançon are under contract with JCDecaux. Its empire stretches throughout Europe and the world: the firm gets rich through its displays in stations, airports, public transport, shopping centres and centres of tertiary activities in over 60 countries worldwide. In addition to being a showcase for this world of exploitation and oppression, the “street furniture” is obviously used as a propaganda tool by the local town halls and companies working for the proper functioning of society: whether to conduct campaigns against “incivility” in transport (mainly targeting fare dodgers), to promote subsidised cultural evenings contributing towards embourgeoisement or to instill obedience and servility in the population.

Nearly 10 years ago, the company threw itself into the commodification of the “free service” of bicycles . This Greater Urban transport service is presented through its company marketing campaign as being sweet and ecological. As often regarding our movements within towns and cities, whether carried out by tram, bus, subway or car shares, the JCDecaux bike does not escape the social control and information gathering about those who use it. The GPS system built into each bike [this is not the case for the Velib ‘in Paris; NdAttaque] and the personal details of the individual required so as to be able to subscribe to these bikes bring together a wealth of information for the multinational database, such as consumption patterns and locations being visited (see footnote below).

What about the production of these bikes?

The construction of these rental bikes is provided by ‘Lapierre’, a subsidiary of the Dutch multinational ‘Accell group ‘. The headquarters of ‘Lapierre’ is located in Dijon (8, rue Edmond Voisenet). But it’s in Hungary, specifically in the city of Tószeg, located 120 km southeast of Budapest, that JCDecaux produces its rental bikes … and cheaply: in fact, the company exploits the workers for two euros hour, or 354 euros per month. They work on average 5 days a week for almost 8 hours daily without interruption.

Launched in September 2007 in Besançon, the ‘velocity’ (to call it by its local name) [TN: ‘vélocité’ in French is a pun – ‘vélo’ means bike, ‘cité’ means small town – and the 2 together mean, as translated, “velocity”] is intended to attract a trendy and affluent population, which vibrates to all that is soft transport (this is also the selling point for the tramway). It is not by chance that the installation of bike stations (30 in total in Besançon) happens within neighborhoods that are being upgraded and in the process of gentrification. At the end of April 2015 in Besançon, several ‘vélocité’ stations were removed to be redeployed in areas of hotels and shops and close to the tram stops, as in ‘Chaprais’ or in ‘Fontaine Argent’, where new condominiums for the rich are being developed. Linking soft transport (tram, ‘vélocité’ and car sharing organised by the company ‘Citiz’) is a source of profits for developers and planners. The popular areas on the outskirts of Besançon, such as ‘Clars Soleil’, ‘The 408’ or ‘Planoise’ were deliberately avoided by the multinational. Because it takes at least 150 euros in your bank account and other fees to use it. So it is no wonder that the poor in large cities (Paris, Lyon, Toulouse, Marseille …) feel a strong hatred for these products of green capitalism, the theft and damage of which increase annually by several thousand euros.

JCDecaux has found a solution: get minors (or not) who are indicted for theft / damage of its bikes to do Community Service work. In collaboration with the PJJ [Protection Judiciaire de la Jeunesse – the branch of the Ministry of Justice concerned with non-adult “crimes”], the judges and juvenile judges, the company enjoys the blessing of the state, which recognizes its bicycle system as a “public service”. The multinational officially participates in programs of “rehabilitation” for prisoners and profits from legal measures such as “penal reparations” and “alternative punishment”. In other words, people convicted of damage serve their sentences working 6 hours a day for free in the repair shops, which are managed by its subsidiary ‘Cyclocity’. This constitutes a capital interest in the company but also for the state which allows it to economise on judicial procedures and to reduce the congestion of its youth prisons (EPM, CEF, ERC ..) [TN note: EPM : Etablissement pénitentiaire pour mineurs – Penitentiary Establishment for minors; CEF : Centre éducatif fermé – education centre for pirsoners; CER : Centre éducatif renforcé – further education for pirsoners] Any prisoner who works behind bars is already paid a pittance (between 20% and 45% of the minimum wage). But in this specific case, there’s a word for this exploitation: slavery.

Advertising, prison and capital exploitation leaves no room for debate and discussion. Going on the attack and sabotaging these facilities and these infrastructures is a way to break free from the chains of this society a little bit more . JCDecaux, which is present almost everywhere in diverse forms, opens up enormous possibilities to harm its dirty work.

***

Here is a chronological list of multi-faceted forms of destruction against JCDecaux recently. Of course, it is far from complete, given that the figures of the damage done are provided to us by the media (and are often in reality higher):

April 15, 2014, Paris: in the 10th, 11th and 12th arrondissements and in Montreuil, the tyres of 453 Vélib’ are slashed in opposition to JCDecaux’s prisoners of slavery.

May 7, 2014, Paris: 80 Vélibs have their tyres let down along with three vans and a truck from the municipality of Paris who collaborate in the exploitation of prisoners.

May 20, Paris: “453 Vélibs have their tires slashed in several districts. Ditto for 5 commercial trucks and 3 lorries belonging to the Town Hall. This attack represents a drop in the ocean of the 8000 attacks they suffer on average per year over the capital. ”

November 8, 2014, Besancon: twenty “velocity”s are put out of service by punctures.

November 23, Besancon: 11 bus shelters and its ads are shattered in mid-afternoon on the outskirts of the city. Unfortunately, a person is arrested.

24-30 November 2014, Toulouse: JCDecaux “is entitled to two breaks in the evenings. One of them cost just € 21,445 and another € 12,129. No less than 250 billboards are damaged. ”

Nov. 26, 2014, Besancon: around 1:30, a man chooses to treat his “depression” by smashing three bus shelters on Blum Avenue. He is unfortunately arrested and put in a police station cell.

February 8, 2015, Bordeaux and its suburbs: 45 advertising panels are destroyed, making 90 to replace windows for the company. Tags against the ads are written on street furniture.

May 2015, Besancon: thirty “velocities” are punctured in solidarity with the rebels of ‘Planoise’ and ‘408’. [reference to constant attacks on riot cops, BAC etc on estates in Besancon in May]

May 27, 2015, Paris: a ‘JCDecaux’ van goes up in smoke. Incendiary sabotage is carried out in solidarity with anarchists jailed in Spain.

End May / early June 2015, Toulouse: bus shelters and advertising are the target of “regular destruction” on the road to TOEC [sports club]. No figures for the damage are reported by the press.

Mid-August 2015 Aurillac: during the famous international street festival, about sixty ads and shelters were smashed by anarchists.

Between 2010 and 2013 in Besançon, no less than 800 acts of destruction were identified by the city against the bus shelter advertising panels and JCDecaux. The damage amounts to more than a million euros.

Also available here: http://attaque.noblogs.org/post/tag/jcdecaux/

********************************************************

Besançon becoming a “Smart City”

…dedicated to meeting the needs ofthe economy by promoting ICT (Information and Communication Technology). The socialist town hall after having redeveloped the Town Planning of the city with trams, complexes of luxury homes and shopping centres, is about to launch free wifi downtown.
The goal is to make people swallow targeted advertising every half hour after their last phone call. After filling all your personal details, your wallet, limping along, can be tracked everywhere, and ads will be suggested targeted to your consumer tastes etc … The town sees there a boon to boost consumption in the city centre, a process already committed to with the “pedestrian Saturdays.” And J-CDecaux is obviously one of the main beneficiaries of this innovative concept.

Before we put this edition of the paper out, we learnt that construction began mid-August in Moncey street in the city center. This is so the municipality can install fiber optics, among other things to improve the transmission of images and the flux of data for CCTV cameras (officially “upgrade the power grids”). The site, created by the construction company ‘Sobeca’, will last at least until next November. This leaves time to go and put your grain of sand into the gears of domination. …

Translate by dialectical-delinquents

L’EPIDE, la maison de correction du XXIème siècle

Lancés en août 2005 par Michèle Alliot-Marie, ces ‘Etablissements Publics d’Insertion de la Défense et de l’Education’ (ou programme « Défense seconde chance ») sont destinés à inculquer discipline et obéissance aux jeunes délinquants et/ou en échec scolaire (dans leur bouche, ça donne « en voie de marginalisation »). Les jeunes pensionnaires, âgés de 18 à 25 ans, obligés de porter l’uniforme, y sont enfermés cinq jours sur sept, avec un encadrement scolaire, mais surtout militaire. On leur apprend à embrasser le drapeau tricolore, à chanter l’hymne national, à respecter la hiérarchie et l’ordre en défilant en rang et au garde-à-vous, à respecter l’Etat et ses lois, etc… La mission éducative des profs de l’Education Nationale est centrée sur l’apprentissage des valeurs républicaines et citoyennes. En résumé, à devenir des citoyens modèles. Ils se font embaucher par des entreprises de sécurité et du BTP pour remplir des « missions » (le principe vieux comme ce monde de la réinsertion par le travail) et sont formés aux métiers de l’armée, même si ce n’est pas dit explicitement.

En février 2015, l’Etat a annoncé le renforcement de ce système d’éducation militaire avec la création de 600 places et 150 postes supplémentaires. Jusqu’à aujourd’hui, près de 28000 jeunes seraient passés par ces centres. Bien sûr, on ignore le nombre de jeunes ayant déserté ou renvoyés pour « mauvaise conduite ». A l’heure actuelle, il existe 18 centres un peu partout en France: à Marseille, Strasbourg, Alençon, Brétigny sur-Orge, Bordeaux, etc… En Franche-Comté, il y en a un à Belfort: créé en 2007 et rénové en 2012, il s’occupe de 90 jeunes à cette adresse: Établissement Capitaine Charles – Avenue de la Miotte – BP 40145 90 003 Belfort cedex – Tél: 03 84 90 13 40. Le directeur de ce centre s’appelle Jean Sauvonnet. On peut aller consulter toutes les coordonnées des centres EPIDE et le nom de leurs directeurs ici: http://www.epide.fr/a-propos-de-lepide/nos-centres/?no_cache=1.

Il serait difficile de ne pas s’apercevoir avec ces EPIDE une volonté de l’Etat de recruter directement ses futurs soldats dans un contexte de lois et mesures antiterroristes. Les Etats sont aussi dans l’optique de renforcer leurs dispositifs militaires aux frontières intérieures et extérieures pour repousser toujours plus loin les migrants qui fuient les guerres, les persécutions religieuses et ethniques, la misère, etc… La propagande de recrutement de l’armée qui foisonne partout actuellement est un signe clair que l’Etat nous adresse: derrière cette «lutte contre le terrorisme islamiste», c’est tous les indésirables défiant ses lois et ses intérêts qui sont ciblés. Nous n’avons pas à accepter le maintien de la population sous la terreur militaire et policière. A l’heure où l’armée quadrille les rues partout sur le territoire pour la sécurité des riches et de l’Etat, il est temps d’identifier et de saper ses édifices et son fonctionnement !

Contre l’ordre et ses valets, insurrection !

JCDecaux: une pourriture sur tous les fronts

arton1083Le groupe industriel JCDecaux s’est d’abord fait connaître en s’enrichissant dans la publicité à partir du milieu des années 50 puis en étendant son champ d’activités dans plusieurs rouages de la domination capitaliste et étatique.

En échange de l’installation « gratuite » d’abribus pour les municipalités, JCDecaux a carte blanche pour investir villes et périphéries d’encarts lumineux et d’écrans – petits et grands – dans lesquels s’étalent des milliers de mètres cube d’affiches et spots publicitaires. Son travail de lobotomisation des cerveaux est reconnu « d’utilité publique » par l’Etat.
Quasiment toutes les principales villes de France (Paris, Marseille, Toulouse, Lyon, Strasbourg, Dijon, Nantes…) ainsi que Besançon sont sous contrat avec JCDecaux. Son empire s’étend à travers l’Europe et le monde : la firme s’enrichit de ses affichages dans les gares, aéroports, transports, centres commerciaux et pôles d’activités tertiaires de plus de 60 pays de la planète. En plus d’être la vitrine de ce monde d’exploitation et d’oppression, ce « mobilier urbain » est bien évidemment utilisé comme instrument de propagande par les mairies locales et les entreprises qui oeuvrent au bon fonctionnement de la société : que ce soit pour mener les campagnes contre les « incivilités » dans les transports (ciblant essentiellement les fraudeurs), pour promouvoir des soirées culturelles d’assoc’ qui participent à l’embourgeoisement ou pour inculquer l’obéissance et la servilité à la population.

Il y a près de 10 ans, l’entreprise s’est lancée dans la marchandisation de vélos « libre-service ». Ce service de transports péri-urbains est présenté à travers la campagne marketing de la boîte comme étant doux et écologique. Comme souvent en ce qui concerne nos déplacements au sein des villes et des métropoles, qu’ils soient réalisés en tram, bus, métro ou voitures auto-partage, le vélo de JCDecaux n’échappe pas au contrôle et au fichage de celles et ceux qui l’utilisent. Le système GPS intégré à chaque vélo ainsi que les coordonnées personnelles de l’individu nécessaires pour s’y abonner permettent de réunir de multiples informations dans la base de données de la multinationale, comme par exemple les habitudes de consommation et lieux de de fréquentation (cf. encart).

Qu’en est-il de la production de ces vélos ?

La construction de ces vélos de location est assurée par ‘Lapierre’, filiale de la multinationale néerlandaise ‘Accell group’. Le siège de ‘Lapierre’ se trouve à Dijon (8, rue Edmond Voisenet). Mais c’est en Hongrie, notamment dans la ville de Tószeg, située à 120 km au sud-est de Budapest, que JCDecaux produit ses vélos de location… et pour pas cher: en effet, la boîte exploite les ouvriers pour deux euros de l’heure, soit 354 euros par mois. Ils y travaillent en moyenne 5 jours par semaine quasiment 8h journalières sans interruption.

Lancé en septembre 2007 à Besançon, le ‘vélocité’ (pour son appellation locale) est destiné à attirer une population branchée et aisée, qui vibre pour tout ce qui est transport doux (c’est également l’argument commercial du tramway). Ce n’est pas un hasard si l’installation des stations de vélos (30 au total sur Besançon) se fait au sein de quartiers réévalués et en voie d’embourgeoisement. Fin avril 2015 à Besançon, plusieurs stations de vélocités ont été enlevées pour être redéployées dans des quartiers d’hôtels et de commerces et proches des stations de tramway, comme aux ‘Chaprais’ ou à ‘Fontaine Argent’, où de nouvelles copropriétés pour riches voient le jour. Relier les transports doux (tram, vélocité et voitures d’auto-partage ‘Citiz’) est source de profits pour promoteurs et aménageurs. Les quartiers périphériques et populaires de Besançon comme ‘Clairs-Soleils’, ‘Les 408’ ou ‘Planoise’ ont volontairement été évités par la multinationale. Car il faut au moins 150 euros sur un compte bancaire et autres frais pour l’utiliser. C’est donc pas étonnant que les pauvres des grandes villes (Paris, Lyon, Toulouse, Marseille…) éprouvent une haine féroce pour ces produits du capitalisme vert, dont les vols et dégradations s’élèvent chaque année à plusieurs milliers d’euros.

JCDecaux a trouvé la parade : faire payer en heure de TIG les mineurs (ou pas) inculpés pour vols/dégradations de ses vélos. En collaboration avec la PJJ, les juges et juges pour enfants, l’entreprise jouit de la bénédiction de l’Etat, qui reconnaît son système de vélos comme un « service public ». La multinationale participe officiellement aux programmes de « réinsertion » pour les prisonniers et profite des mesures judiciaires de « réparation pénale » et de « peine alternative ». Autrement dit, les personnes condamnées pour dégradations purgent leurs peines à bosser gratuitement 6h par jour dans les ateliers de réparation, qui sont gérés par sa filiale ‘Cyclocity’. Cela constitue un intérêt capital pour l’entreprise, mais aussi pour l’Etat à qui cela permet d’économiser des procédures judiciaires et de désengorger ses prisons pour jeunes (EPM, CEF, CER..) N’importe quel prisonnier qui bosse derrière les barreaux est déjà payé une misère (entre 20 et 45% du SMIC). Mais dans ce cas-là précisément, il existe un mot pour qualifier cette exploitation: l’esclavage.

La publicité, la prison et l’exploitation du capital ne laissent aucune place au débat et à la discussion. Passer par l’attaque et le sabotage de ces installations et de ces infrastructures est une façon de se libérer un peu plus des chaînes de cette société. JCDecaux est présent quasiment partout sous diverses apparences, ce qui ouvre des possibilités énormes pour nuire à ses sales activités.

*******

Voici une liste chronologique de destructions multiformes contre JCDecaux ces derniers temps. Bien sûr, elle est loin d’être complète, étant donné que les chiffres des dégâts nous sont fournis par les médias et sont en réalité souvent supérieurs):

15 avril 2014, Paris : dans les 10ème, 11ème et 12ème arrondissements ainsi qu’à Montreuil, les pneus de 453 Vélib’ sont crevés contre l’esclavagiste de prisonniers JCDecaux.

7 mai 2014, Paris : 80 vélib’ se déglonflent, ainsi que trois camionnettes et un camion de la mairie de Paris qui collaborent à l’exploitation de prisonniers.

20 mai, Paris : « 453 Vélibs ont leurs pneus crevés dans plusieurs arrondissements. Idem pour 5 utilitaires et 3 camions de la mairie. Cette attaque ne représente qu’une goutte d’eau dans les 8000 dégradations qu’ils subissent en moyenne par an sur la capitale. »

8 novembre 2014, Besançon : une vingtaine de vélocité sont mis hors-service par crevaisons.

23 novembre, Besançon : 11 abribus et ses pubs sont explosés en plein après-midi à la périphérie de la ville. Malheureusement, une personne est interpellée.

24-30 novembre 2014, Toulouse : JCDecaux « a droit à deux soirées de casse. L’une d’elle a coûté 21 445 € exactement, et l’autre 12 129 €. Pas moins de 250 panneaux publicitaires sont dégradés. »

26 novembre 2014, Besançon : vers 1h30, un homme choisit de soigner sa « dépression » en défonçant trois abribus sur l’avenue Léon Blum. Il se fait malheureusement interpeller et placer en GAV.

8 février 2015, Bordeaux et sa périphérie : 45 panneaux de pub sont détruits, ce qui fait 90 vitres à remplacer pour la société. Des tags contre la pub sont inscrits sur le mobilier urbain.

Mai 2015, Besançon : une trentaine de vélocités se font crever les pneus en solidarité avec les révoltés de ‘Planoise’ et des ‘408’.

27 mai 2015, Paris : une camionnette ‘JCDecaux’ part en fumée. Le sabotage incendiaire est réalisé en solidarité avec les anarchistes incarcérés en Espagne.

Fin mai / début juin 2015, Toulouse : abribus et publicités sont la cible de « destructions régulières » sur la voie du TOEC. Aucun chiffre des dégâts n’est communiqué par la presse.

Mi-août 2015, Aurillac : durant le célèbre festival de rue international, une soixantaine de pubs et d’abribus sont défoncés par des anarchistes.

Entre 2010 et 2013 à Besançon, pas moins de 800 actes de destructions ont été recensés par la mairie contre les panneaux de pub et abribus JCDecaux. Les dégâts s’élèvent à plus d’un million d’euros.

En savoir plus : http://attaque.noblogs.org/post/tag/jcdecaux/

*****************************************************************

Besançon en voie de devenir une « Smart city »

Soit « la ville intelligente », qui est vouée à répondre aux besoins de l’économie en favorisant les TIC (Technologies de l’Information et de la Communication). La mairie socialiste, après avoir réaménagé l’urbanisme de la ville avec tramway, complexes d’habitations de luxe et centres commerciaux, s’apprête à lancer le wifi-gratuit dans le centre-ville. Le but est de faire avaler aux gens de la publicité ciblée toutes les demi-heure sur leurs téléphones dernier cri. Après avoir rempli toutes ses coordonnées personnelles, le porte-feuille sur pattes pourra être suivi à la trace partout, se verra suggérer des annonces publicitaires ciblées selon ses goûts de consommation etc… La mairie y voit une aubaine pour relancer la consommation au centre-ville, processus déjà engagé avec les « Samedis piétons ». Et J-CDecaux est évidemment un des principaux bénéficiaires de ce concept innovant.

Avant de boucler ce numéro, on apprend qu’un chantier a débuté mi-août dans la rue Moncey au centre-ville. Il s’agit pour la municipalité d’installer de la fibre optique, entre autres pour améliorer la transmission d’images et les flux de données des caméras de surveillance (officiellement « mettre à jour les réseaux électriques »). Le chantier, réalisé par l’entreprise BTP ‘Sobeca’, durera au moins jusqu’en novembre prochain. Ca laisse le temps d’aller y mettre son grain de sable dans l’engrenage de la domination. …

A l’assaut du vieux monde (Brèves n°4 / Septembre 2015)

La solidarité au-delà des murs des prisons !

A la maison d’arrêt de la Butte comme partout, des colis de produits de divers sont adressés aux prisonniers. Il faut savoir que tout ce qui s’achète en taule (produits de nécessité) est deux à trois fois plus cher que dehors. Lorsque les personnes solidaires se font prendre par les flics, elles prennent cher. C’est ce qui est arrivé à deux jeunes le 11 octobre en début de soirée, pris en flag’ pour avoir balancé à leur pote un colis par-dessus les murs, Le 16 août dernier, un des deux, majeur, a écopé de 7 mois ferme, même s’ils pourront être aménagés. Dedans comme dehors, solidarité face à cette société carcérale !

Feu de cellule à la prison….

Mardi 4 août, un prisonnier a foutu le feu au matelas de sa cellule. Les pompiers sont rapidement intervenus, ce qui a limité les dégâts. Saluons le désir de liberté de ce prisonnier qui a tenté de saccager sa cage… Feu à toutes les prisons !

Et au commissariat de la gare d’eau !

Dimanche 30 août en début de soirée, un homme qui était séquestré par les flics a mis le feu au matelas d’une cellule de dégrisement. De nombreux pompiers se sont dépêchés d’intervenir pour venir à bout de l’incendie et préserver ce bâtiment de l’oppression. Néanmoins, les flammes ont nécessité l’évacuation de toutes les personnes en garde-à-vue… et occasionné quelques dégâts matériels dans cette geôle du comico !

Thise : nique le maire et ses sbires !

Mercredi 5 août en milieu de matinée, des gens du voyage décident d’occuper l’aérodrome de Thise, car l’air d’accueil comme souvent est trop petite, pas adaptée au nombre des personnes et dangereuse pour les enfants. Le maire UMP de Thise, Alain Loriguet, alors en pleine réunion, s’est empressé de venir sur place avec l’aide d’un conseiller municipal et d’un agent de la mairie pour leur interdire l’accès. Ils se font copieusement insulter et bousculer dès leur arrivée. Le maire se fait même arracher sa chemise. Le soir même, citoyens et élus PS et UMP organisent une marche qui prend très vite une tournure raciste de par la banderole de tête (« invasions de gens du voyage, ça suffit ! »). Parmi les politicards locaux présents, on retrouve entre autre Jacques Grosperrin (qui, pour rappel, a pignon sur la rue Bersot au n°34) et d’autres du PS (on peut aller leur rendre visite rues Mégevand/d’Orme de Chamars pour la mairie et Avenue de la gare d’Eau pour leur local).

Contre les frontières, leurs flics et leurs prisons

no-border-besak082015Courant juillet étaient lisibles sur les murs de Besançon quelques slogans contre les frontières en solidarité avec les migrants du style « Migrants welcome », « détruisons les frontières », « non à l’Europe forteresse », « no border no nation, stop deportation », mais aussi contre la police comme « Un flic une balle », « Policiers surarmés, profites-en pour t’suicider », « FCK CPS ». Début août, le siège du PS a eu sa façade recouverte des tags « expulseurs » et « no border » en réponse aux opérations répressives des autorités à l’encontre des groupes de migrants à Paris, à Calais, comme à la frontière franco-italienne entre Menton et Vintimille.

A Laxou comme ailleurs, pour en finir avec l’illusion citoyenne « vérité et justice » !

Le 4 mars 2014 aux alentours de 19h00 à Laxou, Sofiane Jaghmi, 22 ans, est violemment percuté par une voiture banalisée de la gendarmerie alors qu’il circulait dans le quartier des Provinces (classé en ZSP) à la périphérie de Nancy où il réside. Il en est mort.

Un peu plus d’un an après, la famille de Sofiane « s’étonne » que la justice n’ait toujours pas fournie des explications sur ce « drame ».

Mais pourquoi l’Etat aurait-il donc à rendre des comptes au sujet d’un de ses braves agents qui au quotidien défend ses intérêts et sa domination ? C’est ce qu’ont bien compris les jeunes du quartier qui, au moment de « l’accident », ont eu comme première réaction de se ruer sur le bleu assassin qui était au volant du véhicule et de le rouer de coups…
Ce genre d’« accident » est malheureusement maintes fois répété dans les quartiers populaires comme partout. On a pu encore le voir récemment à Tourcoing en périphérie de Lille où un jeune est mort pourchassé par les flics, tandis que ses deux potes qui étaient avec lui ont été grièvement blessés. Immédiatement, des groupes d’habitant-es réagissent en incendiant des véhicules, attaquant les bus de ‘Transpole’ : la révolte s’étend à d’autres quartiers de la ville et à Roubaix durant 4 nuits. Après des appels au calme lancés par les proches du défunt, la famille organise une marche blanche (comprendre funèbre) afin que justice soit faite. Encore et toujours cette même volonté de reconnaître l’Etat comme interlocuteur et ainsi établir un dialogue avec le pouvoir, qui peu importe sa couleur, est depuis toujours assassin.

Mi-février 2015 dans le quartier de Planoise à Besançon, Amine a senti un véhicule banalisé des flics de la BAC lui coller au cul alors qu’il était sur sa moto.

Après une violente chute due à la pression, les flics le voyant agoniser à terre partent sans prévenir les secours. Il a eu un peu plus de chance et s’en est sorti avec plusieurs blessures et fractures ainsi que plusieurs semaines à l’hosto.

Mais cet « accident » n’est pas resté inaperçu puisque dans la foulée plusieurs nuits d’incendies de véhicules (utilitaires d’entreprises), d’écoles se sont succédées, ce que la presse locale s’est bien gardée de relier à cet événement. [cf. Séditions n°1]

La récente mobilisation autour du procès en appel au tribunal correctionnel de Rennes contre les flics responsables de la mort de Zyed et Bouna fin octobre 2005 a montré la rupture inébranlable entre les révoltés de 2005, qui se sont attaqués sans revendication aux racines de l’oppression, de la domestication et de l’exploitation (flics, centres commerciaux, écoles, églises, etc…), et ces demandeurs de justice.

Entre aménager cette société ou la détruire, il faut choisir!

La seule vérité, c’est qu’il faut en finir avec l’Etat et toutes ces démarches citoyennes!

Attaquons-nous aux racines du problème que sont cette société et les flics qui la protègent!

A l’assaut du vieux monde (Brèves n°3)

Vive la belle !

Fin avril 2015, un jeune en gardav’ s’évade d’un bureau du commissariat central alors qu’il était auditionné par une flic. Profitant d’une fenêtre ouverte, il a promptement sauté à travers pour s’échapper par le parc de la gare d’eau. Espérons que les nombreux flics qui se sont mis à ses trousses (à pieds, à vélos, en voitures) ne l’ont pas rattrapé….

Rendre les coups à l’occupation policière et agir en solidarité

L’omniprésence des flics (et les contrôles permanents des CRS dans les quartiers) suscite une rage qui parfois explose en pleine gueule des uniformes. A Planoise samedi 9 mai, alors qu’un habitant du quartier en avait marre de subir des contrôles à répétition en bas de chez lui, il est remonté à son appart’ pour tirer aux feux d’artifice sur les patrouilles de CRS. Plus tard dans la soirée, c’est aux cocktails molotov que ces mêmes flics ont été visés, malheureusement sans en toucher un seul. Le 22 mai, un parpaing a atterri en plein milieu d’un véhicule de police qui circulait boulevard Allende, fissurant le pare-brise.

Dans un autre quartier de la ville, aux « 408 » [cf Séditions n°2], l’arrestation et l’incarcération en préventive d’un minot qui avait giflé un keuf a provoqué plusieurs nuits d’incendies dans plusieurs quartiers, visant organismes divers de l’Etat ‘social’ ainsi que des véhicules de sociétés, du conseil départemental du Doubs, des écoles…

Durant le même mois de mai, les mêmes entreprises et institutions (Conseil Départemental du Doubs, ‘Hertz’ location…) entre autre, ainsi qu’une pelleteuse d’Eiffage ont été mises hors d’état de nuire par le sabotage de plusieurs de leurs véhicules… Tous ces humbles gestes ont été faits en solidarité avec les émeutiers de Besak et ceux étant entre les sales pattes de l’Etat et de sa justice !

L’assoc’ des artistes-bobos continue de morfler !

Du 6 au 21 juin se tenait le festival ‘Bien Urbain’ organisé par l’assoc’ ‘Juste Ici’ (qui durant toute l’année mène un travail dégueulasse en imposant l’art bourgeois dans les quartiers de la ville. Des animations et parcours urbains se sont tenus pour permettre au public, composé de bobos et de touristes, d’aller s’extasier devant des oeuvres d’artistes venus du monde entier, spécialistes en design, art branché, dont certains par exemple sont architectes de profession (ça ne s’invente pas!). Une de ces nombreuses installations (sonores) située au parc des glacis, a dû être retirée pour cause de destructions. En effet, au cours du week-end des 13 et 14 juin, cette merde n’a pas été du goût de quelques-uns qui ont détruit les hauts-parleurs par des jets de bouteilles de verre, volé l’ordinateur logé dans une tour verrouillé et détruit l’installation. C’est un juste retour des choses pour cette assoce et leur festival. Et un avertissement pour ses prochaines éditions.

Pas de répit pour les collabos de cette ville-musée !

Commerces étoilés…

Au petit matin du jeudi 25 juin, des vitrines de commerces de la rue des Granges, ainsi que les vitres d’un arrêt de bus de JC Decaux du centre-ville ont été détruites. Le vendeur de cadavres ‘Croppet’ et un magasin de fringues ont été visés. Depuis quelques mois, la mairie assène la population avec une campagne pro-consommation : « Les samedis piétons ». En interdisant le centre-ville aux voitures et montant des attractions pour les gosses, la mairie, les commerçants, les sociétés de transports GINKO et de publicité JC-Decaux travaillent main dans la main pour pousser les citoyens de Besançon et des alentours à dépenser leurs thunes et utiliser le tramway. Après tout, c’est bien à ça qu’il sert, comme en atteste les deux extrémités de la principale ligne. Entre les ‘Hauts de Chazal, où un quartier attractif a vu le jour avec des nouveaux commerces au pied de nouveaux apparts hors de prix, et la zone commerciale de Chalezeule à l’autre bout, il est évident qu’il s’agit pour les autorités de trimballer le bétail consommateur de magasins en magasins. Permettre aux employés qui triment toute la semaine au taff pour gagner quelques ronds de leur faire dépenser en fin de semaine, c’est certainement là où réside la notion de liberté du citoyen… En tout cas, ces quelques vitres pétées vont à l’encontre de la résignation quotidienne que tente de nous inculquer l’Etat.

Contre les yeux de l’Etat, encore et toujours !

Les caméras prolifèrent à grande vitesse telles des champignons. C’est le cas par exemple aux ‘408’, où deux nouvelles caméras installées fin juin recouvrent le champ des deux autres caméras existantes (régulièrement prises pour cibles) [cf ‘Séditions n°2]. Dimanche 28 juin, des jeunes ont la belle idée de les recouvrir de peinture à l’aide de paintball. Comme d’hab’, les flics déboulent à une dizaine dans le quartier. A leur arrivée, ils sont attaqués à coups de parpaings de chantier depuis les hauteurs des tours et un véhicule des flics de la brigade canine est défoncée. Le mercredi suivant, des employés d’une société de nettoyage interviennent protégés par des flics, ce qui n’empêche pas d’être la cible de jets de projectiles. Aucune interpellation n’a heureusement pu être faite.

« Plutôt que de vivre en esclave… 

1-8Jeudi 25 juin aux environs de 12h, de la fumée et des flammes s’échappent du bâtiment de l’Hôtel de Ville, annexe de la mairie principale abritant notamment une ancienne salle du conseil municipal, une salle de mariage et le service dédié au tourisme. Malgré l’intervention rapide de commerçants s’improvisant pompiers de l’existant, les flammes ont embrasé cette construction classée monument historique. Il y en a pour un à deux millions d’euros de dégâts et de réparations. Ce ravage des flammes n’a rien d’accidentel: un migrant du Cameroun, enfermé dans son pays d’origine pour avoir critiqué la régence du dictateur Paul Bya et las de subir ce monde, a fait irruption dans l’enceinte du bâtiment en prenant le temps d’évacuer le personnel présent avant d’y bouter le feu à l’aide d’une bouteille d’essence et d’une allumette. Quelques mois auparavant, il avait écrit sur un blog « Plutôt que de vivre en esclave chez vous, je préférerais vivre en épave chez moi. » La puissance de l’incendie a forcé les flics à évacuer les locaux commerciaux des alentours et toute la rédaction de l’Est Répugnant. Soucieux du rayonnement touristique de la ville, le maire est rentré directement d’un voyage en Russie pour y annoncer l’installation d’un cabanon en bois afin d’assurer l’accueil des touristes.

L’été s’annonce chaud …